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Népal - L'histoire

NÉPAL
L'HISTOIRE EN COURS

LE LONG VOYAGE DE RAM ET SITA


Une histoire écrite par de nombreuses écoles et Ann Rocard


Traduction de Roxane Dernoncour et relecture de Rachel Buchanan



Précision : le récit est écrit au présent afin de simplifier le texte ; certains auteurs en herbe participent en français ou en anglais n’étant pas leur langue maternelle. Il est important que le texte soit à la portée de tous.



Où se trouve le NÉPAL ?







Où se situe Katmandou,
la capitale du Népal ?




Chapitre 1
Katmandou




Le jour se lève sur Katmandou, la capitale du Népal. Chaque matin, Ram grimpe dans le bus scolaire qui le conduit à l’école. En uniforme, comme tous les élèves.
Il appuie son visage contre la vitre : les maisons défilent, des drapeaux claquent au vent, des cyclistes filent de rue en rue...




Kathmandu — Katmandou.
Photo envoyée par Khanal Scarlet, enseignant à Katmandou.




Au Népal se dresse la plus haute montagne du monde : l’Everest . Mais depuis Katmandou, Ram n’aperçoit que des montagnes moins élevées, des formes grises et ondulées à l’horizon. Et le voilà qui rêve :
« J’aimerais voler comme un oiseau aux plumes noires et découvrir le monde... »
Car il ne sait rien des autres pays ; il n’a même jamais visité le sien. Son petit pays, coincé entre la Chine et l’Inde. Le seul endroit qu’il connaisse est Taki, le village de la famille de sa mère. Un petit village dans les montagnes où il va si rarement, pas plus d’une fois par an.
« J’aimerais voler comme un oiseau, soupire Ram, perdu dans ses pensées. D’un coup d’aile, je me retrouverais là-bas, au pied des sommets enneigés... »
Ram a souvent la tête dans les étoiles... un peu trop d’ailleurs !




L’Everest mesure 8850 mètres. C’est le mont le plus élevé de l’Himalaya.




***




Le bus scolaire s’arrête devant l’école et Ram rejoint ses amis.

…………………………………………………………………………………………………………………
PASSAGE EN COURS D'ÉCRITURE PAR DES ÉLÈVES DE KATMANDOU (pas plus d’une page). Pensez à alterner le récit et les dialogues.


***



Ce soir au dîner, le père de Ram annonce :
« Anish va se marier.
— Il va épouser Roxana, tu t’en souviens peut-être ? » ajoute sa mère en servant le Dalbhat .




Le Dalbhat est le plat traditionnel de tous les jours.




Le visage de Ram s’éclaire aussitôt. Son cousin Anish se marie ! Anish, le frère aîné de Sita, sa cousine préférée. Tout heureux, Ram veut en savoir plus :
« On ira au mariage ? Quand aura-t-il lieu ?
— Dans trois semaines , répond son père. Bien sûr, on sera de la fête ! »

Quelle chance ! Ram va revoir Sita aux yeux rieurs ! Elle est comme une sœur. Quand ils se retrouvent, ils ont l’impression de s’être quittés la veille.
Ram fait un calcul rapide : dans 20 jours, ils seront réunis !


La nuit venue, il s’endort en pensant à la fête qui s’annonce. Dans son rêve, Sita lui sourit, et tous deux s’envolent en soufflant sur de longues plus noires.




Ce sont le prêtre et l’astrologue qui fixent la date du mariage, en général deux à trois semaines avant.
Auparavant le mariage durait 3 jours ; maintenant il dure plutôt 2 jours.



***






Chapitre 2
Le mariage




Les journées ont paru longues après l’annonce du mariage d’Anish et Roxana.
Mais Ram et ses parents ont enfin quitté Katmandou très tôt ce matin.

Le voyage a été épuisant. Après des heures de routes cabossées, le bus atteint Taki.

Ram aperçoit Sita qui agite les bras. Vite, il descend du bus et se précipite vers elle. Ils sont si heureux de se retrouver qu’ils ne prononcent pas un mot. Ils se contentent de rire, main dans la main. Puis ils se mettent à parler, parler, se raconter ce qu’ils ont vécu et rêvé.
« Plus tard, dit Sita, j’irai vivre à Katmandou. On pourra se voir quand on voudra.
— Bonne idée », approuve Ram qui jette un coup d’œil autour de lui.



photo du village.




Depuis l’an passé, le village n’a pas changé. Mais Sita a grandi ; pas autant que son cousin qui maintenant la dépasse de 10 cm !
Il est temps de dîner et dormir ! Sita et Ram veulent être en forme et profiter du mariage qui commencera demain.

***






Pujas : sortes de messes hindoues.




Hier, le premier jour a été consacré aux prières et aux pujas.




Panche Baja : musique traditionnelle jouée pendant les mariages.




Ce matin, la famille d’Anish s’est rendue dans la famille de Roxana. Les musiciens jouaient du Panche Baja , le père de Ram les accompagnait.
Après les pujas et le repas, Anish et Roxana ont échangé les alliances en or et les couronnes de fleurs. Qu’elle est belle, la mariée, vêtue de son sari rouge !

***






Chapitre 3
Tout bouge







(mariage)




Le mariage se poursuit ...

« Si on allait faire un tour ? propose Sita. Je voudrais te montrer un endroit où j’ai aperçu un corbeau un peu spécial.
— Un corbeau spécial ? Je te suis ! »

Sita entraîne Ram vers les champs, à l’écart du village. Vont-ils trouver l’étrange oiseau dont Sita a parlé ?
Les champs sont déserts. Les villageois participent tous à la fête donnée pour le mariage d’Anish et Roxana.




(champs - photo)




Soudain, tout se met à bouger autour d’eux.
« J’ai la tête qui tourne ! s’écrie Ram.
— Moi, aussi ! Je me sens toute bizarre...
— C’est le sol qui bouge ! Un tremblement de terre ! »

Paniqués, Sita et son cousin courent vers le village.


De loin, ils aperçoivent des maisons éboulées. Ram et Sita accélèrent, ils ne veulent pas croire qu’un drame se soit produit.
« Ce n’est pas vrai, crie Sita. Dis-moi que ce n’est pas vrai ! »
Ils atteignent enfin le village. Toutes les habitations se sont écroulées, écrasant les villageois. Ram serre sa cousine dans ses bras ; il essaie de la rassurer :
« Il faut déblayer les pierres...
— Tu as raison. »

Ils tendent l’oreille : pas un bruit, pas un appel au secours ni un gémissement. Pendant des heures, ils essaient de découvrir des survivants. En vain. Alors ils s’assoient, l’un contre l’autre. Les yeux secs. Leur chagrin est si grand que les larmes restent prisonnières dans leurs cœurs.
Un chagrin immense.


Quand les premiers rayons du soleil effleurent le sommet des montagnes, une silhouette traverse le ciel. Un corbeau, tacheté de noir et de blanc.
En douceur, il se pose à l’entrée du village, la tête tournée vers Ram et Sita. Au Népal, le corbeau est un animal vénéré ; c’est le messager de la mort. Un jour de fête lui est dédié . Et une légende raconte qu’il y a très longtemps, un corbeau avait bu l’eau de la vie. Et si c’était lui ?




Le corbeau est un gardien des enfers. Il est honoré le premier jour de Tihar, la fête des lumières.



***






Chapitre 4
Le corbeau





« C’est l’oiseau que je voulais te montrer », murmure Sita, la gorge nouée.

Le corbeau sautille vers Ram et Sita. Il n’a pas l’air craintif. On dirait même qu’il a un message à leur transmettre.
« Mon nom est Gorak », croasse-t-il.

Ram et sa cousine se regardent, surpris. Ils ont tous deux l’impression de comprendre les croassements du corbeau. Impossible ! Les oiseaux ne parleront jamais le langage des hommes...

« Mon nom est Gorak. Suivez-moi. Vous ne pouvez plus rien faire pour vos familles et vos amis. »

Sita et Ram secouent la tête : que cet oiseau parle ou non, ils refusent de quitter le village. Ils ont tout perdu. A quoi bon vivre ?

Mais le corbeau insiste :
« Suivez-moi. Le monde est grand. Je vais vous le faire découvrir. Vous rencontrerez des amis qui vous aideront. Quand vous serez de retour, vous aurez grandi et vous pourrez agir... »

Gorak n’ajoute pas un mot. Il agite les plumes au ralenti et se met à chanter un mantra de sa voix grave, aussi profonde qu’une caverne.

Ram et Sita se lèvent, hypnotisés. Est-ce un rêve ou un cauchemar ? Ils l’ignorent, mais ils ne peuvent résister à l’appel de l’oiseau qui leur paraît soudain immense.

Ils se sentent soulevés, emportés vers le ciel au-dessus des montagnes...
Le long voyage de Ram et Sita vient de commencer.


***********************************




Chapter 1
Kathmandu





Dawn is breaking over Kathmandu the capital of Nepal. Every morning, Ram catches the school bus to go to school. He wears the same uniform as all the other children. He leans his face against the windows : houses are passing by, flags are flying in the wind and cyclists are moving from one street to another. 







Kathmandu — Katmandou.
Photo from Khanal Scarlet, teacher in Khatmandu.




In Nepal stands Everest, the highest mountain in the world. But from Kathmandu, Ram can only see much smaller mountains with their grey shapes that undulate on the horizon. He soon starts to dream :
« I’d like to fly like a black-winged bird and travel the world … »

He doesn’t know anything about other countries as he hasn't even traveled around his own. Nepal, a small country squeezed between China and India. The only place he really knows is Taki, the village of his mother's family. A small village in the mountains where he seldom goes, no more than once a year.
« I’d like to fly like a bird », sighed Ram getting lost in his thoughts. « In the flap of a wing, I would reach the foothills of the snow-capped mountains. »
Ram often has his head in the clouds … a little too often!






Picture :
Everest is 8850 meters high.
This is the highest summit of the Himalayan mountains.




***



The school bus stops in front of the school and Ram meets his friends.


…………………………………………………………………………………………………………………

(1/2 or 1 page by pupils of Kathmandu)

***



One night during dinner, Ram’s father announced :
« Anish is going to get married. »
His mother added :
« He is going to marry Roxana. Do you remember her ? » while she was serving Ram a portion of Dalbhat. 



(Picture)
Dal bhat is a traditional dish for everyday meal.







A large smile lights up Ram’s face. His cousin Anish is getting married ! Anish is the brother of his favorite cousin Sita.
Ram is so happy, he wants to learn more :
« Shall we go to the wedding ? When will it take place ?
— In three weeks from now », says his father. « For sure, we will be there. »

What a chance ! Ram will see Sita and her laughing eyes again ! She is like a sister to him. Each time they meet each other it is though they only saw each other the day before. Ram rapidly calculates that within 20 days they will be together.


As night comes, he falls asleep thinking about the party to come. In his dream, Sita is smiling to him and both of them take off flapping and blowing with long black feathers. 





(Picture)
According to custom, a priest and an astrologist decide the wedding date two to three weeks in advance.
The celebrations used to last for three days, but nowadays, it is usually two days.




***







Chapter 2
The wedding





Days went slowly after the announcement of Anish and Roxana's wedding but finally the day has arrived and Ram's parents leave Kathmandou very early that morning.



The trip was exhausting. After hours of bumpy roads, the bus finally reaches Taki.



Ram notices Sita who is waving her arms. Quickly he gets off the bus and rushes to her. They are so happy to see each other that they hardly say a word. They just laugh holding their hands. Then they start to speak, to talk and talk and tell each other all of their lives and the dreams they had.
« In the future, I will live in Kathmandu. We will be able to see each other whenever we want.
— Great idea! » approved Ram, having a look around him.





(Picture)
The village hasn't changed much since last year. But Sita has grown up ; although not as much as his cousin who is now ten centimetres higher than him. 
It is time to have dinner and go to sleep. Sita and Ram want to be ready to enjoy the wedding party which starts the next day.




***








(Pujas)
Pujas : kind of hindouist ceremony





Yesterday was the first day and it was devoted to prayers and pujas. 







(Picture)
Panche Baja : traditional music played for weddings




This morning, Anish's family went to visit Roxana’s relatives. Musicians were playing Panche Baja, Ram’s father was playing with them. 
After the pujas and the meal, Anish and Roxana exchanged golden wedding rings and crowns of flowers. How beautiful the bride is, dressed in her red sari !

***





Chapter 3
Everything changes





The wedding goes on …



« Shall we go for a walk? suggests Sita. I would like to show you a place where I saw an unusual raven.

— A raven that is different from other ravens ? I will come with you ! »

Sita takes Ram to the fields some distance from the village. Are they going to find the strange bird that Sita has spoken about ? The fields are totally empty. All of people from the village are at Anish and Roxana's wedding ceremony. 



(Picture) Fields






All of a sudden everything around them starts shaking.

« I feel dizzy! » says Ram.
— Me too, I am feeling faint …
— Indeed the ground is moving ! This is an earthquake ! »
Sita and her cousin run to the village in panic.


As they approach, they see collapsed houses. Ram and Sita hurry, they can’t believe a tragedy has just happened. 

« This can’t be true, cries Sita, Tell me this is not true ! »


They finally reach the village. All houses have collapsed, burying people underneath. 
Ram hold her cousin in his arms; he tries to reassure her :
« We need to pull out the stones ...
— You are right. »




They listened carefully : not a sound, not a call of despair, not a lament. For hours, they try to uncover any surviving victims but to no avail. They sit close together. They have no tears. Their sorrow is so deep that their tears are trapped in their hearts. 

Their grief is immense.



As the sun appears on the top of the mountains, a black silhouette speckled with white crosses the sky. A raven like many others.
Softly, the bird lands at the edge of the village, it keeps its head bent over Ram and Sita. In Nepal, ravens are sacred. This animal is the messenger of death. A celebration day is dedicated to ravens. A legend says that long ago, a raven drank the water of life. And what if it were this particular raven ?





Picture or illustration :
Raven is considered as the guardian of the underworld. It is celebrated on the first day of Tihar, the festival of lights.




***







Chapter 4
The Raven





« This is the bird I wanted to show you », whispered Sita with a lump in her throat.

The raven hops toward Ram and Sita. It doesn’t look shy. Indeed, it seems to have a message for them.

« My name is Gorak », croaked the raven.

Ram and his cousin are surprised, they look at each other. They both feel they are able to understand the sounds of the raven. This is impossible. Ravens don't speak the human language !

« My name is Gorak. Follow me. There is nothing you can do for your families and friends. »

Sita and Ram shook their heads disapprovingly : whether this bird speaks or not, they refuse to leave the village. They have lost everything. Why should they live ?

But the raven insists :
« Follow me. The world is big. I will show it to you. You will make friends who will help you. When you come back, you will have grown up and you will be able to do something.”

Gorak didn’t say more. He shakes his feathers slowly and starts to sing a mantra. Its voice is bass and deep like a cavern.

Ram and Sita stand up. They are hypnotized. Is this a dream or a nightmare ? They can’t say but they also can’t resist the call of the bird which all of a sudden seems immense.
They feel lifted and taken away to the sky above the mountains.

Ram and Sita’s long journey has just started.

*********************************




Chapitre 5
Première étape




A partir de ce chapitre, écoles et collèges vont intervenir, en lien avec l'auteure.

Ce sont les Italiens qui ont pris le relais.
Comme leur histoire se passe à l'époque du Carnaval, je serai peut-être amenée à placer d'autres épisodes avant, en fonction du contenu.
L'ensemble étant compliqué à gérer, j'écris les passages intermédiaires pour que l'ensemble soit cohérent.






Trajet suivi




Gorak les emporte loin, il les serre fort dans ses pattes.
Ram et Sita, les yeux pleins de larmes, ont peur.
Que va-t-il leur arriver ? Où sont-ils en train d’aller ?

Les deux cousins passent par une multitude d’émotions : la peur, le désespoir, la tristesse… Ils sont désormais seuls, ils n’ont plus de famille, les voilà orphelins.

Mais ils commencent aussi à être fascinés par ce vol bizarre, au milieu des pattes d’un corbeau géant.

Ils regardent le paysage qu’ils traversent ; on ne distingue que des taches de couleur de là-haut : bleu pour les fleuves, les lacs, la mer, l’océan ; marron pour les montagnes, vert pour les prés…


Ram prend son courage à deux mains et demande :
« Gorak, où nous emmènes-tu ?
— Je vous porte loin d’ici, loin de ces ruines. On se dirige en Vallée d’Aoste, en Italie. Là, treize adolescents vous attendent avec impatience pour vous montrer comment on vit là-bas.
— Où se trouve l’Italie ?
— Loin d’ici, dans les montagnes, répond Gorak. Nous venons de traverser l’Inde et le Pakistan, ensuite nous passerons par l’Iran, l’Iraq et la Syrie. Nous survolerons la Mer Méditerranée et puis nous irons au Nord pour arriver enfin en Italie.
— Oh ! Que c’est long ! s’exclament en chœur les deux enfants
— Maintenant, dormez, reposez-vous, bientôt un nouveau paysage s’ouvrira à vous »

Gorak chantonne un petit air de sa voix grave et hypnotisante, Ram et Sita s’endorment rapidement et se laissent emporter par ce majestueux oiseau au plumage noir et luisant.




Italie (carte)





Chapitre 6

La rencontre




À leur réveil, Ram et Sita découvrent un décor magnifique : un lac gelé et une montagne enneigée en forme pyramidale.



Le Mont Cervin, vu du côté italien



« C’est le mont Cervin, explique Gorak. On se trouve au Lac Bleu, à Cervinia, un hameau de la commune de Valtournenche. Vous ne pouvez pas voir les magnifiques jeux de lumières bleues et vertes du lac car on est en hiver et il est couvert de neige, mais en été ce petit lac est un petit coin de paradis. L’hiver aussi d’ailleurs… Admirez cette montagne droit devant vous ! Il y aurait de nombreuses histoires à raconter sur toutes les personnes qui sont parties à la conquête de son sommet… Mais mangez les enfants, je vous ai apporté du pain aux raisins et aux noix avec du miel et du bon jus de pomme. Ensuite nous irons au collège de Valtournenche où vous êtes attendus. »


Après un vol rapide, Sita et Ram se retrouvent dans la commune de Valtournenche, devant le collège.
Là, ils voient huit garçons et cinq filles, tout joyeux de les recevoir !

Gorak présente les collégiens un par un, il explique qu’il les a connus car un jour, à l’école, en petits groupes, ils avaient écrit des histoires ayant pour protagonistes des animaux et puisque certains avaient choisi un corbeau géant comme principal acteur du conte…

Frederick l’interrompt :
« Il n’a pas pu résister… A la sortie de l’école voilà qu’un énorme corbeau atterrit juste devant nous et prononce exactement les mots de notre histoire ! Comme si on l’avait appelé pour rendre réel notre exercice d’écriture qui nous paressait si barbant !
— Je m’en souviens très bien, je vous ai transportés dans les airs dans les environs et puis je suis reparti dès que votre car est arrivé.
— Oh oui, c’est vrai ! s’exclame Rebecca. C’était magique, moi qui suis habituée à ne monter que sur le dos des chevaux… et puis après un an sans nouvelles, te revoilà !
— Maintenant cesse de bavardages ! » dit Patrick d’un ton assuré. Nous avons organisé une petite sortie pour vous ! C’est Carnaval, nous avons décidé de vous montrer un spectacle particulier, le carnaval de Pont-Saint-Martin.
— Dans cette petite ville du sud de la Vallée d’Aoste, chaque année on brûle le Diable et...
— Le Diable ?! interrompt Ram, surpris.
— Oui, continue Noemi, toujours très pointilleuse. La légende narre que l’évêque Saint-Martin, rentré en Italie, se trouva bloqué par le torrent Lys à cause de la crue qui avait emporté la passerelle qui permettait l’accès à l’autre rive. Le diable lui proposa donc de construire un pont en une seule nuit, mais demanda en échange l’âme de la première personne qui le traverserait. Saint-Martin accepta. Le matin suivant, il jeta un morceau de pain à l’extrémité du pont et fit traverser un chien. Le diable, furieux, s’en alla. Depuis, chaque année à telle époque, un pantin du diable est pendu au milieu du pont et brûlé lors de la dernière soirée du Carnaval. »

Ram et Sita sont fascinés par cette légende, et ils demandent :
« Et donc ce soir on ira voir le diable brûler ?
— Oui, répondent les collégiens. Partons maintenant, ainsi vous verrez aussi les chars qui défilent dans les rues de Pont-Saint-Martin.
— D’accord. »


Tous prennent le bus jusqu’à Pont-Saint-Martin. Gorak, lui, les rejoindra par la suite, quand il sera temps pour Ram et Sita de repartir.



Chars de Carnaval



Les chars de différentes formes et couleurs enchantent les petits nouveaux du groupe.
Les personnes qui animent le Carnaval lancent des bonbons aux spectateurs, Ram et Sita se pressent pour en ramasser le plus possible.



Chars de Carnaval



Vers 20 heures 30, le groupe se dirige vers la place principale, d’où ils pourront regarder le diable. C’est un grand pantin rouge feu, avec une longue fourche à la main.




Le diable pendu au milieu du pont Saint-Martin



« Que c’est beau ! s’écrie Ram.
— Moi, j’ai un peu peur... Les yeux noirs et les cornes de ce pantin le rendent si réel… » confie tout haut Sita.





Feux d'articifice



À 21 heures, les feux d’artifices éclatent.
Ram et Sita sont éblouis par les lumières et les bruits dans le ciel de la nuit, enfin le diable s’enflamme.

« Quel spectacle magnifique, merci les amis », disent tout bas Ram et Sita.


Tous s’éloignent de la place principale et rejoignent Gorak un peu plus loin, en dehors du centre de Pont-Saint-Martin, dans un grand pré.
Là, ils sont à l’abri des regards et de la fête.
« Alors, ça vous a plu ? Moi j’ai vu le spectacle depuis le ciel, vraiment épatant ! affirme Gorak. Désolé de gâcher ce moment si intense en émotions, mais nous devons repartir vers d’autres destinations, les enfants.
— Déjà ? » laisse échapper Sita, visiblement très triste.
Gorak acquiesce.

Patrick s’avance lentement avec un sac :
« Avant de partir, on voulait vous faire un petit cadeau, ce n’est pas grand-chose, mais vous vous souviendrez de nous. »




Jouets en bois typiques



Ram regarde dans le petit sac rouge :
« Qu’est-ce que c’est ?
— Ce sont des jouets en bois, je les ai faits moi-même. Ce sont des jouets caractéristiques de la Vallée d’Aoste, ce sont des vaches stylisées. Vous pouvez simuler des combats de vaches en jouant. Les combats sont un événement très attendu par les valdôtains, en particulier par les éleveurs et leurs familles. C’est un genre de concours où les vaches, divisées en catégories en fonction de leur poids, se battent entre elles. La gagnante devient la reine et on la couronne avec un joli bouquet de fleurs… et puis il y a aussi la reine du lait, la vache qui produit le plus de lait et celle-ci reçoit un bouquet blanc… »

Gorak interrompt l’explication :
« C’est l’heure ! »

Les collégiens regardent Ram et Sita se positionnent dans les pattes du corbeau géant.
Gorak décolle, Ram et Sita leur font signe de la main, ils n’oublieront jamais cette merveilleuse expérience bien que brève.

Mais d’autres voyages et d’autres rencontres les attendent…





Suisse (carte)





Chapitre 7

Le col du Grand-St-Bernard




L’HOSPICE

Ram et Sita, entre les pattes de Gorak, survolent le col du Grand-St-Bernard qui se situe entre l'Italie et la Suisse. Ils voient un grand bâtiment qui a l'air intéressant. Ils aimeraient le visiter. Le grand corbeau dépose donc les deux enfants devant la porte.




L’hospice du Grand -St-Bernard




Puisqu'ils ne voient personne et qu'ils ont froid, ils décident d'entrer.
Dès qu'ils franchissent la porte, ils voient une silhouette qui s'approche.
« Bienvenue mes chers amis ! dit la personne en face d'eux. Que faites-vous ici, les enfants ? Vous êtes perdus ?
— Nous ne sommes pas perdus, nous voyageons et venons visiter ce très joli bâtiment.
— Quelle bonne idée ! Savez-vous comment il s'appelle ? questionne l'inconnu.
— Non, nous ne savons pas. Mais dites-le nous, s'il-vous-plait ! répondent les enfants.
— L'hospice du Grand-Saint-Bernard ! Je peux vous faire visiter, si vous le voulez.
— Avec grand plaisir ! Au fait, nous nous appelons Ram et Sita, nous venons du Népal.
— Enchanté de faire votre connaissance ! Moi je m'appelle Pierre, je suis le prieur. Cela veut dire que je suis responsable de l'hospice et des gens qui y vivent. Venez, suivez-moi ! » dit-il en s'avançant dans l'un des couloirs.

Il les guide alors dans l'immense bâtiment en leur faisant visiter toutes les pièces : l'accueil, l'église, le musée, les chambres, la salle à manger, la cuisine, les longs corridors décorés de jolis cadres, le grenier, la chapelle, les caves.

Pendant la visite, Ram et Sita se montrent très curieux et questionnent le prieur.


Ce dernier leur propose de partager un thé et un morceau de pain et leur raconte l’histoire de l'hospice en ces mots :
« Le col, situé à 2743 mètres d'altitude, est un lieu de passage depuis la préhistoire, mais l'hospice a été construit en 1050 par Bernard de Menthon. Il voulait aider les gens qui passaient le col et qui étaient en danger. Il a donc réuni d'autres religieux afin de se faire aider dans sa tâche.
L'hospice est ouvert toute l'année. En été, de juin à octobre, la route est ouverte. En hiver, on peut y accéder en raquette ou en ski de randonnée. Depuis près d’un millénaire les chanoines consacrent donc leur vie à l'accueil. Notre mission est celle-ci : offrir refuge et secours aux voyageurs exposés aux dangers de la montagne.
Imaginez-vous ! Il y a plus de 20 000 visiteurs par été ! Le travail ne manque pas ! Mais quelle joie de rencontrer toutes ces personnes qui passent par l'hospice. Vous en êtes une belle preuve ! »
Ram et Sita ne perdent pas un mot de ce que dit Pierre. Ils sont émerveillés par ce qu'ils entendent et ne voient pas le temps passer.


A LA RENCONTRE DES CHIENS

Les célèbres chiens saint-bernard inalpent* chaque année à l'hospice du Grand-St-Bernard de juin à octobre. Ordinairement, durant l'hiver, ils restent au chaud dans leur résidence de plaine à Martigny.
Mais cette année fait exception.En ce mois d’avril, une poignée de chiens, dont une chienne d'avalanche, et des élèves de l'école de Liddes et Bourg-St-Pierre accompagné du directeur de la fondation Barry, ont décidé de rallier l'hospice depuis Bourg-St-Pierre.

(*) inalper : Régional. Se rendre aux alpages avec les troupeaux.




-




« Ecoutez les enfants, annonce soudain Pierre le prieur. Je vous propose d'aller à la rencontre d’élèves de la classe de Liddes et Bourg-St-Pierre. Raquettes au pied et chiens en laisse, ce petit groupe a prévu trois heures pour rejoindre l'hospice. Cela fait des dizaines d'années que les chiens, qui aiment beaucoup la neige, n'y montent plus en hiver, notamment en raison des risques d'avalanche. Mais aujourd'hui, toutes les précautions ont été prises pour mener à bien la randonnée.
— Super idée! s'exclame Sita. On pourra faire de nouvelles connaissances !
— Oui, acquiesce Ram, allons nous équiper et... en route !
— Mais on ne connait pas le chemin, s'écrie Sita.
— Effectivement, les enfants, approuve le prieur, on ne va pas sans guide en montagne. C'est trop dangereux. Le chanoine Alphonse vous accompagnera. »


L'AVALANCHE

Quelques instants plus tard, Alphonse, Ram et Sita quittent l'hospice.

Malheureusement, un brouillard épais recouvre le col pendant qu'un vent irrégulier balaie la neige des toits.
Le petit groupe descend en direction de la Combe des Morts, lieu tristement célèbre à cause des morts dans des avalanches.

Tout à coup, Sita entend un bruit sourd :
— Qu'est-ce que c'est ? demande-t-elle.
— Une avalanche ! crie soudain Alphonse. Courez !
— Au secours ! s'exclament Ram et Sita. Nous sommes perdus ! »

L'avalanche est si rapide que le groupe n'a pas le temps de réagir. Bientôt un grand silence s'abat sur la Combe. Sont-ils morts ?




L’avalanche




UN MIRACLE

Les enfants de l'école, ainsi que le directeur avancent péniblement face au vent. Les chiens, eux, sont heureux de gambader dans la neige. Bientôt ils arrivent près d'une avalanche.

Tout à coup, Samuel s’écrie :
« Ecoutez... vous n'entendez rien ?
— Je n'entends que le bruit du vent, lui répond Emilie.
— Et vous, Grégoire, Stéphane, Clara et les autres, vous n'entendez rien ?
— Oui, j'entends quelque chose, ajoute Clara, on dirait des cris !
— Les chiens ont senti quelque chose. Détachons-les ! » ordonne le directeur.

Les chiens sont rapidement détachés et soudain, Alba la chienne d’avalanche, se met à gratter la neige.
« Cherche, Alba, cherche ! » commande le directeur.

Après quelques minutes, Alba retrouve Ram et Sita qui étaient assis sur Alphonse. Les trois étaient ensevelis sous 50 cm de neige.







« C’est une poche d’air qui nous a sauvés, raconte Alphonse en serrant Ram et Sita dans ses bras.
— Bravo Alba ! S’exclament en choeur les élèves en la caressant vigoureusement. Tu les as sauvés !
— Rentrons vite à l'hospice, insiste le directeur de la fondation. ils ont très froid. Là-haut ils pourront se réchauffer avec un bon bol de soupe. »


BARRY

Enveloppés dans d'épaisses couvertures, Ram, Sita et Alphonse, soutenus par le groupe d'élèves et le directeur, et accompagnés des chiens repartent pour l'hospice.

En chemin, Alphonse leur raconte l'histoire d'un chien extraordinaire :
« Il vivait il y a très longtemps. Un jour, il a trouvé un enfant de 6 ans perdu dans la montagne. Ce chien s'appelait Barry. Grâce à son flair, il a encore sauvé plus de 40 autres personnes.
— Comment est mort Barry ? questionne Sita qui caresse l'énorme tête d'Alba, sa paisible sauveuse.
— De vieillesse, tout simplement. Maintenant, les chiens sont à la fondation Barry en hiver et remontent à l'hospice l'été, répond Alphonse. Sauf aujourd'hui, pour notre plus grande chance ! »
Les enfants, très étonnés, posent encore plein de questions.
« Utilise-t-on encore le Saint-Bernard pour sauver des gens ? demandent Ram et Sita.
— Oh non, plus maintenant. Nous possédons des moyens plus sophistiqués. »

Ram et Sita apprennent que les randonneurs portent un DVA, un appareil qui permet de repérer les skieurs pris au piège.

« Mais les chiens représentent toujours une précieuse aide. Par contre, les bergers allemands remplacent les chiens du Saint-Bernard ; ils sont moins lourds », explique le chanoine, plus bas dans la vallée.


Tout d'un coup, les enfants entendent un drôle de bruit au-dessus de leur tête. Ils lèvent les yeux et découvrent un appareil rouge et blanc dans le ciel.
« L'hélicoptère permet d'emmener les blessés le plus rapidement possible à l'hôpital de Sion », précise Clara.








Le petit groupe arrive enfin à l'hospice où Gorak les attend. Les chanoines sont chaleureusement remerciés.

Juste avant de partir, Ram et Sita reçoivent de la part des élèves une petite peluche de Barry.
« Elle vous portera chance pour la suite de votre voyage », souffle Grégoire.

Gorak interrompt les adieux :
« C'est l'heure ! » coasse-t-il en lissant ses belles plumes noires, soulagé de ne pas devoir porter un vrai chien du Saint-Bernard de près de 80 kilos !

Avec beaucoup d'émotion, Ram et Sita quittent cette magnifique vallée du Grand-Saint-Bernard.

Mais d'autres voyages et d'autres rencontres les attendent...



A suivre !





Date de création : 23/01/2017 : 10:38
Dernière modification : 06/05/2021 : 09:04
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