Une aventure de Mathieu et Mélanie : La fête des grands-mères Une histoire pour les 4-9 ans (environ). Texte paru aux éditions Epigones, mais le livre est épuisé depuis longtemps.
Vous pouvez l’illustrer avec les enfants de votre classe et me l’envoyer. Je vous répondrai, promis ! Mon adresse se trouve dans la biographie.
Le texte avait été modifié par l'éditeur sans mon accord (ce qui n'est pas conforme aux contrats bien sûr), je remets donc le texte original qui est un peu différent de celui du livre.
Un petit secret : quand j'étais enfant, j'avais voulu faire plaisir à ma grand-mère bretonne ; j'avais coupé toutes les fleurs de tamaris de son jardin pour lui offrir un gros bouquet... Ma mère catastrophée avait été les jeter dans la mer du haut de la falaise. Elle aurait eu du mal à les remplacer comme le papa de Mathieu et Mélanie !
EN COURS...
LA FÊTE DES GRANDS-MÈRES - Ann Rocard
Mathieu et Mélanie sont nés le même jour, à la même heure. Ils sont jumeaux. Pourtant, ils ne se ressemblent pas du tout... mais alors pas du tout ! Mélanie est maigre comme un clou. Elle déteste le soleil et les choux à la crème. Mathieu est rond, rond comme un ballon. Il a horreur du sport et des cornichons. Mais ils adorent, tous les deux, se raconter des histoires dans le noir, des histoires pour rire ou pour se faire un peu peur.
Ce matin, justement, ils chahutent à l'arrière de la voiture. Ils éclatent de rire toutes les trente secondes. « Un peu de calme ! proteste Jacques, leur père. Je vais finir par avoir un accident. »
Aujourd'hui, dimanche, Mathieu et Mélanie vont passer la journée chez Nane, leur grand-mère. C'est une super cuisinière ; elle a certainement préparé une montagne de desserts.
La voiture roule depuis plus d'une heure, quand Jacques allume la radio : « ... Et n'oubliez pas la fête des grands-mères ! Bonne journée à tous ! » Aussitôt, les deux enfants sursautent : « La fête des grands-mères ! — On n'a rien préparé pour Nane, soupire Mélanie. — Elle va être déçue, ajoute Mathieu. Il faut lui apporter une surprise. — Si on faisait demi-tour pour chercher un cadeau ? propose Mélanie. — Trop tard ! intervient Jacques. Nous sommes arrivés. »
En effet, la voiture pénètre dans un petit jardin fleuri. « Papa, laisse-nous à l'entrée, s'il te plaît ! demande Mélanie. On te rejoint tout de suite. » Les jumeaux bondissent sur l'herbe et la voiture continue de rouler lentement le long de l'allée.
« J'ai une idée géniale ! » annonce Mélanie. Et elle murmure quelques mots à l'oreille de son frère. « Bravo ! applaudit Mathieu. Nane sera ravie. »
Après avoir garé la voiture, Jacques appelle les jumeaux : « Que faites-vous donc ? — Nous voilà ! » répondent les enfants, les bras chargés de fleurs. On dirait deux énormes bouquets qui se déplacent à petits pas. « Qu'est-ce que c'est que ça ? gémit leur père en s'arrachant les cheveux. — On a cueilli des fleurs dans le jardin. C'est pour la fête des grands-mères ! »
Catastophe ! Pour faire plaisir à Nane, Mathieu et Mélanie ont coupé toutes les jonquilles de la pelouse et les jacinthes de la plate-bande. Ils ont même ajouté de longues branches fleuries.
Leur père devient rouge de colère et il ordonne, furieux : « Donnez-moi ça, immédiatement ! Vous avez tout abîmé ! — Mais pourquoi ? » s'étonne Mélanie.
Jacques n'a pas le temps de répondre car Nane sort de la maison : « Ah, vous voilà enfin ! Vous n'embrassez pas votre grand-mère aujourd'hui ? » Vite, Jacques cache les deux gros bouquets derrière la voiture et il marmonne : « Hum... J'arrive tout de suite. Il y a un bruit bizarre dans le moteur, je dois vérifier ce que c'est. »
En riant, Nane entraîne les deux enfants vers la cuisine : « Devinez ce que je vous ai préparé ! — Des choux à la crème ? s'écrie Mathieu. — Des pots de cornichons ? ajoute sa sœur. — Exactement ! »
Mélanie et Mathieu suivent leur grand-mère. Mais ils sont un peu inquiets : ont-ils vraiment fait une énorme bêtise ? « Qui m'aide à cuisiner ? demande Nane. — Nous, nous ! » répondent les jumeaux qui oublient aussitôt les fleurs coupées.
Ils épluchent les radis en en croquant un sur deux. Ils goûtent tous les plats pour s'assurer qu'ils ne sont pas empoisonnés ! Ils lèchent aussi les casseroles et les saladiers. Ainsi, tous les trois ne voient pas le temps passer.
Pourtant Nane finit par regarder la pendule : « Je me demande ce que fait votre père... Il est l'heure de manger. »
Le voici ! Jacques est de retour, les mains toutes noires. « Tu as dû changer le moteur pour être dans un état pareil... » remarque Nane.
A la fin du repas, Jacques transporte une petite table dans le jardin et il propose : « On va prendre le café dehors. — Bonne idée ! dit Nane. Vous venez, les jumeaux ? » Mathieu et Mélanie grimacent, mal à l'aise : « On préfère jouer dans la maison. — Il fait un temps superbe ! insiste Jacques. Vous n'allez pas rester enfermés toute la journée. — On va faire une petite sieste... » font les deux enfants en bâillant.
En fait, Mathieu et Mélanie n'osent pas sortir. Ils ont peur de la réaction de leur grand-mère quand elle apercevra son jardin défleuri. Elle ne sera sans doute pas aussi ravie qu'ils le croyaient.
Nane et Jacques referment la porte. Inquiets, les deux enfants écoutent sans bouger : pas un cri ! « Nane est sûrement en train de pleurer, dit Mélanie. — Elle s'est peut-être évanouie, murmure son frère. Comment nous faire pardonner ? »
Les deux enfants hésitent : vont-ils aller voir ce qui se passe ? Au-dehors, leur grand-mère les appelle : « Mathieu ! Mélanie ! Apportez-moi deux grands vases ! — Elle n'a pas l'air de pleurer, souffle Mélanie. — Elle ne s'est pas évanouie », ajoute son frère, soulagé.
Mathieu et Mélanie sortent dans le jardin, le nez pointé vers le sol. Oh ! La pelouse et les plates-bandes sont de nouveau couvertes de fleurs ! Des fleurs qui ont changé de forme et de couleur : il n'y a plus de jonquilles ni de jacinthes... mais des tulipes et des pensées ! Seuls les arbustes ont perdu leurs branches fleuries.
Les deux enfants se frottent les yeux : ça alors... Que s'est-il passé ? Ce jardin est certainement magique ! « Vous en faites une tête ! s'exclame Nane. Pourtant, c'est moi qui devrais être surprise. — Ils ont sans doute fait un drôle de cauchemar ! » dit Jacques avec un clin d'œil.
Voilà pourquoi leur père avait les mains noires ! Ce n'était pas de la graisse de moteur, mais de la terre. Il a dû aller acheter des fleurs et il les a plantées, tout à l'heure, avant le déjeuner. Pour une idée géniale, c'est une idée géniale !
Nane sourit. Elle a découvert les bouquets derrière la voiture. Elle va chercher deux vases ; elle y place les fleurs coupées et les branches parfumées. Puis elle embrasse ses petits-enfants : « Comme c'est gentil de m'offrir des fleurs ! Ce n'est pas mon anniversaire aujourd'hui. — C'était pour la fête des grands-mères », expliquent les jumeaux, gênés.
Nane place les deux énormes bouquets sur la table pendant que Jacques se met à rire, à rire sans s'arrêter. « Ne te moque pas de nous, papa, chuchotent Mathieu et Mélanie, un peu vexés. Il n'y a pas de quoi s'amuser. » Finalement Nane et Jacques n'ont pas l'air fâchés... et les deux enfants finissent eux aussi par éclater de rire. Oh, là, là ! Cette fête des grands-mères, ils ne l'oublieront jamais !
Envoyez vos illustrations !
Date de création : 27/06/2012 : 07:32
Dernière modification : 20/12/2012 : 10:01
Catégorie : Histoires (enfants)
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