LE PIRATE ATOUILLE
La première aventure : LE PIRATE ATOUILLE Ann Rocard
« Le pirate Atouille » 1998 - âge approximatif : 4-8 ans Illustrations de Jean-François Martin
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Paru en 1998 aux éditions Epigones, puis aux éditions Calligram/Metagram Illustrations de Jean-François Martin.
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La deuxième aventure : LA COURSE DU PIRATE ATOUILLE Ann Rocard
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Atouille était un petit pirate, haut comme trois pommes, qui ne faisait pas de mal à une mouche. Il avait une peau de pêche, des yeux en amande, un nez en patate et des oreilles en feuilles de choux.
Grâce à une peau de banane, Atouille était devenu le Capitaine d'un grand bateau de pirates : l'Ananasticot. Ce matin-là, il annonça : « Nous allons participer à une course autour du monde. Qu'en pensez-vous ? — Hourra ! » approuva l'équipage.
Seul un pirate bossu au teint vert hocha la tête. On le surnommait l'Avocarabosse, car il parlait beaucoup. « Cela te déplaît ? demanda le pirate Atouille. — Les pires pirates de la Terre seront sur la ligne de départ. Nous risquons d'avoir des ennuis. — Qui ne risque rien n'a rien ! » fit Atouille en croquant une carotte crue.
L'Ananasticot se rendit à Port-Ange où Clémentine, la sœur du pirate Atouille, cultivait des légumes dans son potager. L'équipage chargea dans les cales du navire des caisses de bocaux et de fruits. Et en l'honneur de la jardinière, chaque pirate posa deux cerises sur son oreille droite. Enfin, Clémentine tendit à son frère un énorme pot : « Prends ce pot Tiron ! Il contient une huile de ma fabrication. Elle te sera certainement utile. — Merci, grande sœur. Au revoir ! »
Le départ de la course était pour bientôt. Les bateaux se rassemblaient dans le port de Saint Malolo. Il y en avait de toutes les tailles, de toutes les formes et de toutes les couleurs. Mais tous arboraient un pavillon à tête de mort. « Aïe, aïe, aïe... Que des pipirates connunus ! » bafouilla l'Avocarabosse, inquiet.
En effet ! Le capitaine Noirdekoko faisait les cent pas sur sa pirogue de course. Citron-Pressé et ses marins frottaient leur jonque chinoise. Pizzabricot chantait sur sa gondole en chatouillant sa mandoline. Le terrible Laitutu, une grande asperge au menton poilu, allait et venait sur sa galère de malheur, en surveillant ses rameurs : les Brocolimaces.
Le pirate Atouille et son équipage n'étaient guère rassurés. La course serait longue et difficile.
Enfin, la corne de brume donna le signal du départ... et les bateaux quittèrent Saint Malolo. Pour encourager ses hommes, Atouille leur avait préparé sa spécialité : une délicieuse tarte aux poireaux, et tous se mirent à chanter : « Savez-vous planter les choux, à la mode, à la mode... Savez-vous planter les choux à la mode de chez nous ? »
Une semaine plus tard, une tempête se leva. Les navires furent emportés dans un tourbillon gigantesque. Les éclairs zébraient le ciel. Le tonnerre grondait et des vagues s'élevaient, plus hautes que des montagnes. L'Avocarabosse, encore plus vert que d'habitude, se tenait l'estomac en gémissant : « Cacapitaine... nous sommes perdudus... C'est la fin des haricocots... — Je n'en suis pas si sûr » murmura le pirate Atouille.
Il avait raison. Quand la tempête se calma, il ne restait que deux bateaux sur l'océan : l'Anananasticot et la galère de l'épouvantable Laitutu. Au même instant, le soleil se coucha et des cris retentirent : « Branle-bas de combat ! » Laitutu et ses Brocolimaces brandissaient leurs sabres d'abordage et lançaient des grappins en direction de l'Ananasticot. « Oh, les lâches ! Oh, les tricheurs ! » protesta le pirate Atouille.
Heureusement, un coup de vent éloigna son navire et les grappins tombèrent à l'eau. « J’ai une idée » murmura le petit pirate.
Il attendit que la nuit soit tombée. Il prit le pot Tiron de Clémentine, s'installa dans une petite barque et rama discrètement jusqu’au bateau de Laitutu. « Mais que diable va-t-il faire dans cette galère ? » gémit l'équipage en se rongeant les ongles.
Sans bruit, le pirate Atouille versa la contenu du pot Tiron sur le pont du navire ennemi : de l'huile d'olive et de citrouille. Au lever du jour, il agita un foulard rouge et cria d'une voix forte : « Es-tu là ? Es-tu laid, Laitutu ? »
Le Capitaine Laitutu bondit hors de sa cabine, tel un taureau dans l'arène, et il glissa sur le pont en rugissant : « Qu'est-ce que c'est ? — Un pot Tiron ! répondit le pirate Atouille. — Potiron, poticarré... grimaça le terrible Laitutu. Attrapez-le ! Assommez-le ! Découpez-le en rondelles ! »
Aussitôt, les Brocolimaces s'élancèrent à la poursuite du pirate haut comme trois pommes, en criant : « Tout baigne dans l’huile, Capitaine ! » Puis ils s’exclamèrent : « On patine, on dérape ! — Ça tourne au vinaigre ! » Le premier tomba sur le ventre, le deuxième sur les fesses, le troisième sur la tête... Tous, sens dessus dessous, ils gesticulaient et ne parvenaient pas à se relever. « Quelle salade, capitaine Laitutu ! » applaudit le pirate Atouille en regagnant l'Ananasticot.
L'équipage accueillit son capitaine comme un héros. L'Avocarabosse en pleurait d'émotion et il répétait : « Ne faites pas attention... Ce sont les oignons ! »
Un craquement retentit alors. La galère de Laitutu venait de foncer droit dans un rocher. « Vite ! ordonna Atouille. Lancez des bouées de sauvetage aux Brocolimaces et faites-les monter à bord. »
Peu après, tous les naufragés se retrouvèrent sains et saufs sur le pont de l’Ananasticot. Tous ? Non ! Car le terrible Laitutu était déjà loin. Il nageait sur la ligne de l'horizon, poursuivi par des milliers de petits poissons.
L'Ananasticot continua sa course autour du monde. Il fut le seul à atteindre la ligne d'arrivée. Le pirate Atouille reçut une coupe de fruits qu'il partagea avec son équipage et sa sœur Clémentine, avant de repartir sur les mers en chantant : « Savez-vous planter les choux à la mode, à la mode... Savez-vous planter les choux à la mode de chez nous ? »
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Date de création : 08/01/2014 : 14:30
Dernière modification : 12/03/2016 : 08:05
Catégorie : Histoires (enfants)
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