Le marchand de gros mots Une histoire pour les 4-9 ans (environ), l'adaptation théâtrale pour les 5-10 ans. L'album est paru aux éditions Epigones en 1992, le texte avait été illustré par Christophe Blanc, mais le livre est épuisé depuis longtemps.
Vous pouvez illustrer l'histoire avec les enfants de votre classe et m’envoyer les illustrations soit par courrier, soit par courriel (envois séparés en haute qualité) en précisant bien le nom et l'adresse de votre école. Mon adresse se trouve dans la biographie.
Livre de l'auteure qui n'est plus disponible (éd. Epigones 1992)
Le marchand de gros mots Texte théâtral
Le Marchand de gros mots (5 à 10 ans) www.leproscenium.com Synopsis : Ernest Culot arrive dans la ville de Dictionnaire pour vendre ses affreux gros mots. Quelle calamité ! Les enfants sont ravis, mais leurs parents sont horrifiés et ils chassent le marchand. Hélas, les mots se sont envolés et tous les animaux les répètent. Heureusement, une vieille dame a une bonne idée... Laquelle ? Surprise !
Le marchand de gros mots Texte narratif
Première version : LE MARCHAND DE GROS MOTS - Ann Rocard
Un jour, dans les rues de Dictionnaire, on vit arriver un drôle de petit homme à cheval sur une Mobylette. Les sourcils en bataille, les cheveux en broussaille et sur son nez pointu, une paire de lunettes.
Le petit homme arrêta sa Mobylette sur la place du marché. Il sauta sur les pavés. Il déposa une mallette devant lui et il se mit à crier : « Ohé, ohé ! Approchez ! Oui, c'est moi Ernest Culot, le vrai marchand de gros mots ! J'en vends des petits, des gros : Saloperime, Dukonkistador, Poildegrorille, Mairedouillo... Qui en veut ? Qui en veut ? J'en ai même des affreux ! »
Ravis, tous les enfants de Dictionnaire se précipitèrent vers lui. Mais leurs parents horrifiés les entraînèrent aussitôt dans une autre direction. L'agent de police attrapa les retardataires et les reconduisit chez eux. Bientôt, il n'y eut plus un chat sur la place du marché !
Plus un chat ? Mais si... Le petit chat Jules que madame Cléopâtre promenait au bout d'une laisse.
La vieille dame était un peu dure d’oreille et elle n’avait pas bien compris ce que disait Ernest Culot. Elle s'approcha donc du marchand et demanda : « Vos produits sont bien frais ? — Evidemment ! répondit Ernest Culot. — Viennent-ils de loin ? — Du monde entier ! dit Ernest Culot. — Oh, oh ! s'inquiéta madame Cléopâtre. Je ne veux ni boîtes de conserve ni surgelés. »
Le marchand éclata de rire : des gros mots surgelés ? Des gros mots en conserve ? C'était une bonne idée à laquelle il repenserait.
En attendant, il ouvrit sa mallette, sortit une petite balance et se tourna vers la vieille dame : « Combien en voulez-vous ? — Un kilo pour goûter, dit madame Cléopâtre. Est-ce que les chats aiment ça ? — Naturellement ! s'écria Ernest Culot. Les ça adorent chat... Heu, pardon, les chats adorent ça ! »
Peu après, la vieille dame se retrouva chez elle. Elle ouvrit le sac que lui avait remis Ernest Culot... Oh ! Ah ! Ouh, là là ! Des gros mots éclatèrent de tous côtés : des petits, des gros, des terribles, des horribles, des rouges, des blancs, des bleus... et même des affreux ! Saloperime ! Dukonkistador ! Poildegrorille ! Madame Cléopâtre n'en croyait pas ses oreilles. Seul, le chat Jules ronronnait de plaisir.
Illustration de Christophe Blanc
Mais pendant ce temps, un grand événement se préparait à Dictionnaire : les parents furieux s'étaient rassemblés près de la place du marché.
Soudain, la mère Michel lança le branle-bas de combat : « Attrapons-le ! Ficelons-le ! » Tous bondirent vers Ernest Culot. Le marchand affolé n'eut que le temps de s'enfuir, abandonnant sa précieuse mallette.
Les parents applaudirent et se frottèrent les mains... puis ils s'en allèrent, sans ramasser la mallette.
Catastrophe ! Quelques heures plus tard, les gros mots s'étaient tous envolés. Dans la petite ville de Dictionnaire, les perroquets les répétaient : Saloperimerimerime ! Les chats les miaulaient : Miaourdouillo ! Les chiens les aboyaient : Mairedouillouah-ouah ! Le vent les soufflait sans s'arrêter : une vraie calamité ! La ville était-elle empoisonnée à jamais ?
Heureusement, la semaine suivante, une tempête s'abattit sur Dictionnaire. Le vent souffla si fort, si fort, qu'il emporta tous les terribles mots loin dans le ciel.
Armé d’une épuisette pour pêcher les crevettes, Ernest Culot essayait en vain de les attraper, et il pleurnichait : « Que vais-je devenir ? Que vais-je devenir ? »
Alors madame Cléopâtre réfléchit et elle lui conseilla d'emplir ses sacs de nouveaux mots : « Mais surtout, ajouta-t-elle, qu'ils ne soient pas trop gros... Par exemple : Crétimbécile, Crétindézil. — Des îles ? dit Ernest Culot, surpris. — Dinozorreur, Babachibouzouc... — Bouse ouk ? » sursauta Ernest Culot qui éclata de rire.
Car les mots de madame Cléopâtre étaient vraiment géniaux : ils ressemblaient à des gros mots, ils avaient la couleur et l'odeur des gros mots, mais ce n'était pas des gros mots !
Aussitôt dit, aussitôt fait : les mots rigolos furent vite inventés ! Le marchand les glissa dans des sacs en papier, des sachets en plastique, des trousses à fermeture Eclair...
Puis quand la mallette fut pleine, Ernest Culot embrassa la vieille dame, enfourcha sa Mobylette et s'éloigna en chantonnant : « Ohé, ohé ! À bientôt ! Eh oui, c'est moi Ernest Culot, le marchand de mots rigolos ! J'en vends des petits et des gros : Crétimbécile, Crétindézil, Babachibouzouc, Dinozorreur... Qui en veut ? Qui en veut ? Je n'en ai plus des affreux ! »
Maintenant, Ernest Culot revient régulièrement sur la place du marché, et chacun l'accueille avec le sourire... car ses nouveaux mots ont un succès fou.
On raconte que les horribles mots n'ont pas vraiment disparu. Certains les chuchotent dans les recoins sombres des cours de récréation... Et, quand les Dictionnairois sont endormis, on entend encore quelquefois des mots bizarres qui résonnent dans la nuit noire : des petits, des gros, des terribles, des horribles, des rouges, des blancs, des bleus... et même des affreux ! Qui donc les souffle dans la tempête ? Le vent peut-être...
Deuxième version, un peu plus longue — au passé : LE MARCHAND DE GROS MOTS - Ann Rocard
Un jour, dans les rues de Dictionnaire, on vit arriver un drôle de petit homme à cheval sur une Mobylette. Les sourcils en bataille, les cheveux en broussaille et sur son nez pointu, une paire de lunettes.
Le petit homme arrêta sa Mobylette sur la place du marché. Il sauta sur les pavés. Il déposa une mallette devant lui et il se mit à crier : « Ohé, ohé ! Approchez ! Oui, c'est moi Ernest Culot, le vrai marchand de gros mots ! J'en vends des petits, des gros : Saloperime, Dukonkistador, Poildegrorille, Mairedouillo... Qui en veut ? Qui en veut ? J'en ai même des affreux ! »
Ravis, tous les enfants de Dictionnaire se précipitèrent vers lui. Mais leurs parents horrifiés les entraînèrent aussitôt dans une autre direction.
L'agent de police attrapa les retardataires et les reconduisit chez eux. : « Par ici ! Non, pas par là ! Demi-tour ! Ça va de soi ! 3 pas sur la gauche ! 4 pas tout droit ! 3 pas sur la droite ! La rue est étroite. Stop ! Ne bougez plus ! Attendez, oui, attendez pour bien traverser la rue ! 3 pas en arrière ! 3 pas en avant ! Maintenant, rentez chez vous. Ne faites pas les foufous ! »
Bientôt, il n'y eut plus un chat sur la place du marché !
Plus un chat ? Mais si... Le petit chat Jules que madame Cléopâtre promenait souvent au bout d'une laisse.
La vieille dame était un peu dure d’oreille et elle n’avait pas bien compris ce que disait Ernest Culot. Elle s'approcha donc du marchand et demanda : « Vos produits sont bien frais ? — Evidemment ! répondit Ernest Culot. — Viennent-ils de loin ? — Du monde entier ! dit Ernest Culot. — Oh, oh ! s'inquiéta madame Cléopâtre. Je ne veux ni boîtes de conserve ni surgelés. »
Le marchand éclata de rire : des gros mots surgelés ? Des gros mots en conserve ? C'était une bonne idée à laquelle il repenserait.
En attendant, il ouvrit sa mallette, sortit une petite balance et se tourna vers la vieille dame : « Combien en voulez-vous ? — Un kilo pour goûter, dit madame Cléopâtre. Est-ce que les chats aiment ça ? — Naturellement ! s'écria Ernest Culot. Les ça adorent chat... Heu, pardon, les chats adorent ça ! »
Peu après, la vieille dame se retrouva chez elle. Elle ouvrit le sac que lui avait remis Ernest Culot... Oh ! Ah ! Ouh, là là !
Des gros mots éclatèrent de tous côtés : des petits, des gros, des terribles, des horribles, des rouges, des blancs, des bleus... et même des affreux ! Saloperime ! Dukonkistador ! Poildegrorille !
Madame Cléopâtre n'en croyait pas ses oreilles. Seul, le chat Jules ronronnait de plaisir.
Mais pendant ce temps, un grand événement se préparait à Dictionnaire : les parents furieux s'étaient rassemblés près de la place du marché. La mère Michel n’avait pas perdu son chat car Jules ne lui appartenait pas. Elle était très en colère comme tous les parents qui se trouvaient là.
Soudain, la mère Michel lança le branle-bas de combat : « Attrapons-le ! Ficelons-le ! » Tous bondirent vers Ernest Culot. Le marchand affolé n'eut que le temps de s'enfuir, abandonnant sa précieuse mallette.
Les parents applaudirent et se frottèrent les mains : « Bon débarras ! Bon débarras ! » Puis ils s'en allèrent, sans ramasser la mallette.
Catastrophe ! Quelques heures plus tard, les gros mots s'étaient tous envolés.
Dans la petite ville de Dictionnaire, les perroquets les répétaient : Saloperimerimerime ! Les chats les miaulaient : Miaourdouillo ! Les chiens les aboyaient : Mairedouillouah-ouah ! Le vent les soufflait sans s'arrêter : une vraie calamité ! La ville était-elle empoisonnée à jamais ?
Heureusement, la semaine suivante, une tempête s'abattit sur Dictionnaire. Le vent souffla si fort, si fort, qu'il emporta tous les terribles mots loin dans le ciel.
Armé d’une épuisette pour pêcher les crevettes, Ernest Culot essayait en vain de les attraper, et il pleurnichait : « Que vais-je devenir ? Que vais-je devenir ? »
Alors madame Cléopâtre réfléchit et elle lui conseilla d'emplir ses sacs de nouveaux mots : « Mais surtout, ajouta-t-elle, qu'ils ne soient pas trop gros... Par exemple : Crétimbécile, Crétindézil. — Des îles ? dit Ernest Culot, surpris. — Dinozorreur, Babachibouzouc... — Bouse ouk ? » sursauta Ernest Culot qui éclata de rire.
Car les mots de madame Cléopâtre étaient vraiment géniaux : ils ressemblaient à des gros mots, ils avaient la couleur et l'odeur des gros mots, mais ce n'était pas des gros mots !
Aussitôt dit, aussitôt fait : les mots rigolos furent vite inventés ! Le marchand les glissa dans des sacs en papier, des sachets en plastique, des trousses à fermeture Eclair...
Puis quand la mallette fut pleine, Ernest Culot embrassa la vieille dame, enfourcha sa Mobylette et s'éloigna en chantonnant : « Ohé, ohé ! À bientôt ! Eh oui, c'est moi Ernest Culot, le marchand de mots rigolos ! J'en vends des petits et des gros : Crétimbécile, Crétindézil, Babachibouzouc, Dinozorreur... Qui en veut ? Qui en veut ? Je n'en ai plus des affreux ! »
Maintenant, Ernest Culot revient régulièrement sur la place du marché, et chacun l'accueille avec le sourire... car ses nouveaux mots ont un succès fou.
On raconte que les horribles mots n'ont pas vraiment disparu. Certains les chuchotent dans les recoins sombres des cours de récréation...
Et, quand les Dictionnairois sont endormis, on entend encore quelquefois des mots bizarres qui résonnent dans la nuit noire : des petits, des gros, des terribles, des horribles, des rouges, des blancs, des bleus... et même des affreux ! Qui donc les souffle dans la tempête ? Le vent peut-être...
Deuxième version, un peu plus longue — au présent : LE MARCHAND DE GROS MOTS - Ann Rocard
Un jour, dans les rues de Dictionnaire, on voit arriver un drôle de petit homme à cheval sur une Mobylette. Les sourcils en bataille, les cheveux en broussaille et sur son nez pointu, une paire de lunettes.
Le petit homme arrête sa Mobylette sur la place du marché. Il saute sur les pavés. Il dépose une mallette devant lui et il se met à crier : « Ohé, ohé ! Approchez ! Oui, c'est moi Ernest Culot, le vrai marchand de gros mots ! J'en vends des petits, des gros : Saloperime, Dukonkistador, Poildegrorille, Mairedouillo... Qui en veut ? Qui en veut ? J'en ai même des affreux ! »
Ravis, tous les enfants de Dictionnaire se précipitent vers lui. Mais leurs parents horrifiés les entraînent aussitôt dans une autre direction.
L'agent de police attrape les retardataires et les reconduit chez eux. : « Par ici ! Non, pas par là ! Demi-tour ! Ça va de soi ! 3 pas sur la gauche ! 4 pas tout droit ! 3 pas sur la droite ! La rue est étroite. Stop ! Ne bougez plus ! Attendez, oui, attendez pour bien traverser la rue ! 3 pas en arrière ! 3 pas en avant ! Maintenant, rentez chez vous. Ne faites pas les foufous ! »
Bientôt, il n'y a plus un chat sur la place du marché !
Plus un chat ? Mais si... Le petit chat Jules que madame Cléopâtre promène souvent au bout d'une laisse.
La vieille dame est un peu dure d’oreille et elle n’a pas bien compris ce qu’a dit Ernest Culot. Elle s'approche donc du marchand et demande : « Vos produits sont bien frais ? — Evidemment ! répond Ernest Culot. — Viennent-ils de loin ? — Du monde entier ! dit Ernest Culot. — Oh, oh ! s'inquiète madame Cléopâtre. Je ne veux ni boîtes de conserve ni surgelés. »
Le marchand éclate de rire : des gros mots surgelés ? Des gros mots en conserve ? C’est une bonne idée à laquelle il repensera.
En attendant, il ouvre sa mallette, sort une petite balance et se tourne vers la vieille dame : « Combien en voulez-vous ? — Un kilo pour goûter, dit madame Cléopâtre. Est-ce que les chats aiment ça ? — Naturellement ! s'écrie Ernest Culot. Les ça adorent chat... Heu, pardon, les chats adorent ça ! »
Peu après, la vieille dame se retrouve chez elle. Elle ouvre le sac que lui a remis Ernest Culot... Oh ! Ah ! Ouh, là là !
Des gros mots éclatent de tous côtés : des petits, des gros, des terribles, des horribles, des rouges, des blancs, des bleus... et même des affreux ! Saloperime ! Dukonkistador ! Poildegrorille !
Madame Cléopâtre n'en croit pas ses oreilles. Seul, le chat Jules ronronne de plaisir.
Mais pendant ce temps, un grand événement se prépare à Dictionnaire : les parents furieux se sont rassemblés près de la place du marché. La mère Michel n’a pas perdu son chat car Jules ne lui appartient pas. Elle est très en colère comme tous les parents qui se trouvent là.
Soudain, la mère Michel lance le branle-bas de combat : « Attrapons-le ! Ficelons-le ! » Tous bondissent vers Ernest Culot. Le marchand affolé n’a que le temps de s'enfuir, abandonnant sa précieuse mallette.
Les parents applaudissent et se frottent les mains : « Bon débarras ! Bon débarras ! » Puis ils s'en vont, sans ramasser la mallette.
Catastrophe ! Quelques heures plus tard, les gros mots se sont tous envolés.
Dans la petite ville de Dictionnaire, les perroquets les répètent : Saloperimerimerime ! Les chats les miaulent : Miaourdouillo ! Les chiens les aboient : Mairedouillouah-ouah ! Le vent les souffle sans s'arrêter : une vraie calamité ! La ville est-elle empoisonnée à jamais ?
Heureusement, la semaine suivante, une tempête s'abat sur Dictionnaire. Le vent souffle si fort, si fort, qu'il emporte tous les terribles mots loin dans le ciel.
Armé d’une épuisette pour pêcher les crevettes, Ernest Culot essaie en vain de les attraper, et il pleurniche : « Que vais-je devenir ? Que vais-je devenir ? »
Alors madame Cléopâtre réfléchit et elle lui conseille d'emplir ses sacs de nouveaux mots : « Mais surtout, ajoute-t-elle, qu'ils ne soient pas trop gros... Par exemple : Crétimbécile, Crétindézil. — Des îles ? dit Ernest Culot, surpris. — Dinozorreur, Babachibouzouc... — Bouse ouk ? » sursaute Ernest Culot qui éclate de rire.
Car les mots de madame Cléopâtre sont vraiment géniaux : ils ressemblent à des gros mots, ils ont la couleur et l'odeur des gros mots, mais ce ne sont pas des gros mots !
Aussitôt dit, aussitôt fait : les mots rigolos sont vite inventés ! Le marchand les glisse dans des sacs en papier, des sachets en plastique, des trousses à fermeture Eclair...
Puis quand la mallette est pleine, Ernest Culot embrasse la vieille dame, enfourche sa Mobylette et s'éloigne en chantonnant : « Ohé, ohé ! À bientôt ! Eh oui, c'est moi Ernest Culot, le marchand de mots rigolos ! J'en vends des petits et des gros : Crétimbécile, Crétindézil, Babachibouzouc, Dinozorreur... Qui en veut ? Qui en veut ? Je n'en ai plus des affreux ! »
Maintenant, Ernest Culot revient régulièrement sur la place du marché, et chacun l'accueille avec le sourire... car ses nouveaux mots ont un succès fou.
On raconte que les horribles mots n'ont pas vraiment disparu. Certains les chuchotent dans les recoins sombres des cours de récréation...
Et, quand les Dictionnairois sont endormis, on entend encore quelquefois des mots bizarres qui résonnent dans la nuit noire : des petits, des gros, des terribles, des horribles, des rouges, des blancs, des bleus... et même des affreux ! Qui donc les souffle dans la tempête ? Le vent peut-être...
Extrait de l'album "Le marchand de gros mots" qui n'est plus disponible (éd. Epigones 1992) Texte de Ann Rocard — Illustrations de Christophe Blanc
Le marchand de gros mots Exploitation pédagogique en cours de rédaction
Livre de l'auteure qui n'est plus disponible (éd. Epigones 1992)
Première version “à trous”, à compléter
LE MARCHAND DE GROS MOTS - Ann Rocard
Un jour, dans les rues de Dictionnaire, on vit arriver un drôle de petit homme à cheval sur une Mobylette. Les sourcils en bataille, les cheveux en broussaille et sur son nez pointu, une paire de lunettes.
Le petit homme arrêta sa Mobylette sur la place du marché. Il sauta sur les pavés. Il déposa une mallette devant lui et il se mit à crier : « Ohé, ohé ! Approchez ! Oui, c'est moi Ernest Culot, le vrai marchand de gros mots ! J'en vends des petits, des gros : Saloperime, Dukonkistador, Poildegrorille, Mairedouillo... Qui en veut ? Qui en veut ? J'en ai même des affreux ! »
Ravis, tous les enfants de Dictionnaire se précipitèrent vers lui.
Mais leurs parents …………………………………………………
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Bientôt, il n'y eut plus un chat sur la place du marché !
Plus un chat ? Mais si... Le petit chat Jules que madame Cléopâtre promenait au bout d'une laisse.
La vieille dame était un peu dure d’oreille et elle n’avait pas bien compris ce que disait Ernest Culot. Elle s'approcha donc du marchand et demanda : « Vos produits sont bien frais ? — Evidemment ! répondit Ernest Culot. — Viennent-ils de loin ? — Du monde entier ! dit Ernest Culot. — Oh, oh ! s'inquiéta madame Cléopâtre. Je ne veux ni boîtes de conserve ni surgelés. »
Le marchand éclata de rire :
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Peu après, la vieille dame se retrouva chez elle. Elle ouvrit le sac que lui avait remis Ernest Culot...
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Madame Cléopâtre n'en croyait pas ses oreilles. Seul, le chat Jules ronronnait de plaisir.
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Le marchand affolé n'eut que le temps de s'enfuir, abandonnant sa précieuse mallette.
Les parents applaudirent et se frottèrent les mains... puis ils s'en allèrent, sans ramasser la mallette.
Catastrophe ! Quelques heures plus tard, les gros mots s'étaient tous envolés.
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La ville était-elle empoisonnée à jamais ?
Heureusement, la semaine suivante, une tempête s'abattit sur Dictionnaire. Le vent souffla si fort, si fort, qu'il emporta tous les terribles mots loin dans le ciel.
Armé d’une épuisette pour pêcher les crevettes, Ernest Culot essayait en vain de les attraper, et il pleurnichait : « Que vais-je devenir ? Que vais-je devenir ? »
Alors madame Cléopâtre réfléchit et elle lui conseilla d'emplir ses sacs de nouveaux mots : « Mais surtout, ajouta-t-elle, qu'ils ne soient pas trop gros... Par exemple : Crétimbécile, Crétindézil. — Des îles ? dit Ernest Culot, surpris. — Dinozorreur, Babachibouzouc... — Bouse ouk ? » sursauta Ernest Culot qui éclata de rire.
Car les mots de madame Cléopâtre étaient vraiment géniaux : ils ressemblaient à des gros mots, ils avaient la couleur et l'odeur des gros mots, mais ce n'était pas des gros mots !
Aussitôt dit, aussitôt fait : les mots rigolos furent vite inventés !
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Puis quand la mallette fut pleine, Ernest Culot embrassa la vieille dame, enfourcha sa Mobylette et s'éloigna en chantonnant :
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On raconte que les horribles mots n'ont pas vraiment disparu.
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Et, quand les Dictionnairois sont endormis, on entend encore quelquefois des mots bizarres qui résonnent dans la nuit noire : des petits, des gros, des terribles, des horribles, des rouges, des blancs, des bleus... et même des affreux ! Qui donc les souffle dans la tempête ? Le vent peut-être...
Date de création : 22/03/2004 : 23:26
Dernière modification : 06/12/2020 : 07:29
Catégorie : Théâtre et narration
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