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Nouveau Petites histoires d'école pour mieux vivre ensemble

PETITES HISTOIRES D'ÉCOLE
Pour mieux vivre ensemble en maternelle
Ann Rocard



Les livres et la mallette pédagogique n'étant plus disponibles, voici les versions théâtrales et narratives de toutes les histoires.


PETITES HISTOIRES À JOUER
Ann Rocard
avec la participation de Nathalie Billard
aux éditions Bourrelier


Raconter, lire et jouer des histoires
pour mieux vivre ensemble à l'école !





PETITES HISTOIRES À JOUER
Ann Rocard
avec la participation de Nathalie Billard
et les illustrations de Guillaume Trannoy
aux éditions Bourrelier (2016 - mallette définitive)




Malheureusement, suite au confinement du printemps 2020, cette maison d'édition a été mise en redressement judiciaire.
La mallette n'est plus disponible.


PETITES HISTOIRES D'ÉCOLE
Pour mieux vivre ensemble en maternelle
Ann Rocard



VERSIONS THÉÂTRALES
pour jeunes enfants ou marionnettes



Douze petites histoires d'école - pour mieux vivre ensemble en maternelle (d'après des livres de l'auteure qui ne sont plus disponibles


(enfants ou marionnettes) : petites saynètes (de 2'30 à 4' - 6 acteurs minimum à une classe entière)
www.leproscenium.com
Synopsis :
Cerise se déguise : Cerise est une petite fille malentendante, comme ses parents. Elle parle la langue des signes, et elle apprend une comptine aux enfants de la classe.
Edgar-la-bagarre : Edgar est un vrai petit diable. Et s’il faisait un spectacle-mystère ? S’il se battait contre un monstre invisible pour éviter les bagarres ?
Mathieu, l’amoureux : Mathieu adore offrir des cœurs en papier aux petites filles de la classe. Mais il est ennuyé : il a trop d’amoureuses… Il finit par réaliser que sa préférée, c’est Marie-qui-rit. Youpi !
Manon, reine du ballon : Dans la cour, les garçons ne veulent pas que Manon joue au foot avec eux. Pourtant, elle fait partie d’un club de foot. Et si elle essayait, juste une fois ?
Thibault, l’écolo : Le papa de Thibault vient aider les enfants à fabriquer un bac à compost. Super pour y jeter les épluchures de pomme et les coquilles d’œuf écrasées !
Pâquerette, la coquette : Pâquerette apporte à l’école un trésor : un petit tube de rouge à lèvres... La maîtresse en sera blanche comme un navet, mais tout finira par un grand défilé.
Quentin fait du boudin : Quentin n’est pas souvent content. Quand on ne fait pas ce qu’il décide, il croit qu’on ne l’aime pas. Grâce aux bonshommes magiques, il va chasser le boudin !
Juliette, drôles de lunettes : Juliette a des lunettes neuves, les enfants se moquent d’elle. Mais c’est la visite médicale aujourd’hui... Bientôt, elle ne sera plus la seule à en porter.
Hugo dit des gros mots : Hugo dit sans arrêt des gros mots... Quelle calamité ! Et si on inventait une histoire pas trop bizarre et des faux gros mots rigolos ?
Nani n’a pas d’amis : Nani vient d’arriver d’un autre pays, l’Inde. Pour l’aider à mieux s’intégrer dans la classe, sa maman et la maîtresse préparent une surprise et une petite fête...
Simon qui dit non : Simon dit toujours non. Trois fois non ! Peut-être ne connaît-il pas le mot oui ?
Lou a des poux : Lou a de très jolis cheveux. Mais ce matin, elle n’arrête pas de se gratter. Catastrophe ! Les poux sont de retour. Seule, Marie-qui-rit n’en a pas…


"BONJOUR" et LA COMPTINE de l'histoire de "CERISE SE DÉGUISE"
EN LANGUE DES SIGNES






"Bonjour" en langue des signes
par Flore (MS) et Ariane (CP).

J'ai travaillé autrefois dans un école pour enfants sourds ou malentendants,
mais aussi dans une école pour enfants et adolescents handicapés.
La notion de handicap est l'un des thèmes récurrents de mes histoires.


Un, deux, trois... nous irons au bois" dans l'histoire de CERISE, une petite fille malentendante


VERSIONS NARRATIVES



en cours d'installation





CERISE SE DÉGUISE


Ann Rocard



Cerise adore se déguiser et mettre
de fausses cerises à cheval sur ses oreilles.
Sa robe préférée est la verte à pois rouges.


Cerise est une petite fille pas comme les autres.
— Ohé, Cerise ! crie Malo-qui-parle-trop.

Quand elle a le dos tourné,
elle ne se retourne pas si on l’appelle.


Depuis sa naissance, Cerise n’entend pas.
Elle est sourde comme sa maman et son papa.
Elle ne sait pas parler avec sa bouche...
Mais elle parle à toute vitesse
avec ses mains et son visage,
comme ses parents.
C’est la langue des signes.


Le matin, les enfants font le même geste que Cerise
pour se dire bonjour :
la main droite avec les doigts serrés, posés sur la bouche...
et zip ! on l’écarte sur le côté.
— Bonjour !
— Moi, j’adore parler avec les mains, dit Malo.
Je suis un super Indien.
— Moi aussi, ajoute Marie-qui-rit.
— Ce ne sont pas les mêmes gestes, explique la maîtresse.
Vous allez voir !

Depuis que Cerise est dans la classe,
la maîtresse apprend la langue des signes.
Ce n’est pas si facile !


Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Cerise.
Tout le monde est déguisé :
Pâquerette en princesse, Malo en Indien,
Manon en clown, Mathieu en roi de cœur,
Cerise en cerise, Thibault en robot,
Marie en chat... et la maîtresse en sorcière.


Tous les enfants se tiennent par la main
et font une farandole dans la cour de l’école.
en riant aux éclats : oh, oh ! Ah, ah !

Malo et Pâquerette répètent à tue-tête :
— Qu’est-ce qu’on rigole !

Cerise est ravie : c’est elle qui a proposé
à la maîtresse de se déguiser.


Après la récréation, la maîtresse demande :
— Qui connaît “1, 2, 3, nous irons au bois” ?
— Nous ! répondent les enfants.

Cerise aussi connaît bien cette comptine.
Elle la signe avec son visage et ses mains.
— On va la réciter comme Cerise, propose la maîtresse.
D’accord ?
— D’accord, maîtresse, dit Thibault avec une voix de robot.

Cerise s’assoit en face des autres enfants.
Ils font tous les mêmes gestes qu’elle
en récitant la comptine :
— 1, 2, 3, nous irons au bois.
4, 5, 6, cueillir des cerises.
7, 8, 9, dans mon panier neuf.
10, 11, 12, elles seront toutes rouges.


Cerise est une vraie super maîtresse !
Tout contents, les enfants l’applaudissent : Bravo, Cerise !
— Encore ! Encore ! s’écrie Malo.
— Parler comme Cerise, on adore ! dit Marie qui rit très fort.






EDGAR-LA-BAGARRE


Ann Rocard



Edgar a un drôle de surnom :
on l’appelle Edgar-la-bagarre.
C’est un vrai petit diable !
Pourtant, il n’est pas très grand,
il n’est pas très costaud.
Et quand il sourit,
il ressemble presque à un ange.


Dans la cour de récréation, Edgar bondit... Hop !
Il pousse Romain-le-coquin
et lui prend sa trottinette en criant :
— Tu ne pourras pas m’attraper ! Tra la la la lère !

Romain est en colère.
Il poursuit Edgar-la-bagarre.
Vlan ! Les voilà par terre !
Les deux petits garçons roulent dans la poussière
en poussant des cris de guerre :
— Yaouh ! Yaouh !


À la cantine, qui pince Marie-qui-rit ?
Un drôle de crabe ? Mais non.
Un robot pinceur ? Mais non.
— C’est Edgar-la-bagarre !
crie Marie qui ne rit plus du tout.
Il l’a fait exprès.


Et qui lance un gros coussin
à la tête de Camille en riant comme un fou ?
— Ah, ah, ah ! Oh, oh, oh ! Le drôle de chapeau !
Edgar ! Encore Edgar ! Toujours Edgar !

Ça ne peut plus durer !
Romain lève les bras comme un chef d’orchestre
et il ordonne :
— Un, deux, trois... partez ! Il faut le bombarder !

Zip ! Zip ! Zip !
Une pluie de coussins multicolores
tombe sur Edgar-la-bagarre.
— Yaouh ! Yaouh ! Scoubidou tchaou !

Il y a même un coussin qui éclate
et des bouts de mousse
qui s’envolent dans tous les coins.


La maîtresse était allée chercher
un livre dans la bibliothèque.
Elle revient et s’écrie :
— Quel bazar ! Calmez-vous ! Calmez-vous !
— C’est à cause d’Edgar ! dit Camille.
Il veut toujours faire la bagarre. On en a marre.


La maîtresse soupire :
— Marre, marabout, bout d’ficelle...
Tous assis sur le tapis !
Sauf Edgar qui va nous présenter
un spectacle-mystère.

Et elle chuchote quelques mots
à l’oreille du petit garçon.


Yaouh ! Yaouh ! Scoubidou tchaou !
Edgar bondit d’un côté, de l’autre.
Il fait semblant de se battre
contre un monstre invisible.
Yaouh ! Yaouh ! Scoubidou tchaou !
Et quand il est bien fatigué...
il s’assoit sur le plancher.
— Bravo, Edgar ! Finie la bagarre !








MATHIEU, L'AMOUREUX


Ann Rocard



Mathieu est un petit garçon un peu timide.
Son surnom, c’est Mathieu-l’amoureux.
Il adore offrir des cœurs en papier
aux petites filles de la classe,
en disant tout content :
— Je t’aime, un peu, beaucoup !
Dans mes cœurs, y’a des bisous !


Dans la cour de récréation,
Mathieu distribue les cœurs en papier,
les cœurs de toutes les couleurs :
à Juliette qui a de drôles de lunettes,
à Camille qui est trop gentille,
à Pâquerette-la-coquette.

Flore et Héloïse ne sont pas d’accord :
— Et nous ? Et nous ?
On veut des cœurs-bisous !

Les garçons sont un peu envieux...
Et Quentin boude dans son coin.
Lui aussi aimerait bien avoir une amoureuse.


Les petites filles chantonnent :
— On t’aime, un peu, beaucoup !On adore les bisous !
Mathieu-l’amoureux, c’est notre chouchou !
Mais Mathieu est ennuyé :
il a trop d’amoureuses, il ne sait pas laquelle choisir.


Le lendemain, les petites filles sont fières de leurs cœurs.
Toutes ? Non ! Quelqu’un n’en a pas.
Quelqu’un qui était malade hier et ne revient qu’aujourd’hui.
Une petite fille étonnée...

C’est la petite Marie
qui ne rit plus du tout :
— Pourquoi les autres ont des cœurs
sur leurs habits, et pas moi ?
— C’est Mathieu qui les a donnés,
dit Malo-qui-parle-trop.
C’est Mathieu-l’amoureux !

Marie n’est pas contente.
Ce n’est pas sa faute si elle était malade hier.
Mathieu fouille dans ses poches :
zut ! plus un cœur !
et il regarde la petite fille avec de grands yeux.


Alors pendant la récréation,
Mathieu cueille une vraie fleur, une fleur qui sent bon,
et il fait trois bisous à la petite Marie :
SMIC SMAC SMOUC !
— Je t’aime, un peu, beaucoup ! C’est toi ma préférée.

Marie se met à rire,
à rire comme une clochette :
— Moi aussi, je t’aime, un peu, beaucoup !
Et j’adore les bisous.

Hop-là ! Elle prend Mathieu par la main,
et tous les deux font le tour de la cour en sautillant.

— Ouh, les amoureux ! dit Quentin.

Mais les autres garçons applaudissent :
— Un bisou ! Un bisou !

Et les petites filles lancent leurs cœurs en papier
comme dans les mariages :
— Vive Mathieu-l’amoureux et Marie-qui-rit ! Youpi !







MANON, REINE DU BALLON


Ann Rocard



Les garçons jouent au foot
dans la cour de l’école.
Malo-qui-parle-trop est un super goal.
Romain-le-coquin court comme un lapin,
personne ne peut le rattraper.
Vlan ! Un but ! Hourra !

Manon les rejoint et demande :
— Je peux jouer avec vous ?
Romain écarquille les yeux :
— Pas question ! Le foot, c’est pour les garçons
— Dans les matches, à la télé, y a que des messieurs,
y a pas de filles, dit Edgar-la-bagarre.

Malo ajoute, très fier :
— Moi, mon papa, il joue au foot tous les dimanches.
Il est goal comme moi.
Ma maman ne va pas jouer avec lui.

Quentin ronchonne :
— Manon, laisse-nous ! Tu nous embêtes !

Manon se met en colère :
— Ce n’est pas juste ! Moi, je joue dans un club,
un vrai club de foot. Pas vous !

Et les garçons éclatent de rire :
— N’importe quoi ! On ne te croit pas !

Edgar-la-bagarre pousse Manon
qui tombe et se met à pleurer :
— Aïe, ouille, ouille, ouille !
Je vais le dire à la maîtresse.
— Rapporteuse à vapeur, crie Romain.
Tu ne nous fais même pas peur !

La maîtresse fronce les sourcils :
— Que se passe-t-il ? Encore une bagarre ?

Les garçons ne sont pas contents :
— Manon veut jouer au foot.
Les filles, on n’en veut pas.

Alors la maîtresse propose :
— Manon pourrait essayer, juste une fois.
Vous verrez bien si elle sait jouer, d’accord ?
— D’accord, soupirent les garçons.

Hop ! Manon s’élance.
Vlan ! Elle tape dans le ballon
qui s’envole très haut, au-dessus des arbres...
et retombe sur la tête de Romain
qui n’en revient pas :
— Ça alors ! Elle shoote vraiment très fort.

Vlan ! Un autre coup de pied !
— But ! s’écrie Marie-qui-rit.
Manon est meilleure que les garçons.
— Elle sait jouer au foot,
s’étonne Malo. C’est incroyable...
— Incroyable, mais vrai ! dit Manon, ravie.

Manon est la reine du foot, la reine du ballon.
On l’entoure et on l’applaudit :
— Hourra ! Vive Manon !
À la prochaine récréation,
on recommencera ! Hourra !






THIBAULT, L'ÉCOLO


Ann Rocard



Le vent souffle fort.
Il apporte dans la cour
des sacs en plastique qui tourbillonnent.
Vite ! Les enfants et la maîtresse les attrapent
pour les mettre à la poubelle.

Thibault est en colère :
— Les gens abîment la nature,
ils ne respectent rien du tout,
c’est mon père qui l’a dit !
Thibault est comme son papa. Un vrai héros !
Son surnom, c’est Thibault-l’écolo.


A l’école, il y a trois poubelles :
la grise pour les saletés,
la jaune pour le papier
et les bouteilles en plastique,
une petite pour le verre.
Thibault proteste :
— Pourquoi il n’y en a pas d’autres :
une orange pour le métal,
une bleue pour les sacs en plastique ?
— Et une rose pour les crottes de nez,
propose Hugo en riant.
— Les crottes de nez au compost !
C’est mon père qui l’a dit ! explique Thibault.


Aujourd’hui,
le papa de Thibault passe la journée à l’école
pour fabriquer un bac à compost avec les enfants.
Il a apporté du bois, des clous et des outils.

Flore et Edgar scient une planche
en faisant bien attention.
Quentin et Manon enfoncent un piquet.
— Il en faudra quatre, dit Manon.
— Moi, j’ai un seau en plastique
pour le compost, dit Quentin.
Celui-là, il est bien plus beau.

Thibault cloue les planches avec son papa.
Thibault-l’écolo, c’est le roi du marteau !


Le bac à compost est terminé.
Tout le monde a bien travaillé.
Maintenant, les enfants préparent
un gâteau aux pommes avec la maîtresse
et le papa Thibault qui est très gourmand...

Et tous chantonnent en cuisinant :
— Il faut protéger la nature !
On ne veut plus de pollution.
On est des vrais champions, c’est sûr !
Perlipopo perlipompon !

Mais qui va jeter les épluchures
et les coquilles d’œuf écrasées
dans le récupérateur à compost
pour qu’elles se transforment en terreau ?
Juliette !
Et Thibault-l’écolo lui dit :
— Attention, Juliette !
Ne jette pas aussi tes lunettes !


Youpi ! Le gâteau est cuit !
Mathieu-l’amoureux le décore
avec des cœurs de toutes les couleurs.

Les enfants vont se régaler !
Et ils applaudissent Thibault et son papa :
— Bravo ! Nous aussi,
on veut devenir des héros, des super écolos !








PÂQUERETTE-LA-COQUETTE


Ann Rocard



Pâquerette est très coquette,
encore plus que sa copine Lou.
Elle a deux nattes rousses
et de grands yeux verts.
Ce qu’elle préfère,
ce sont les robes de princesse,
couvertes de paillettes.


Ce matin, Pâquerette apporte
un trésor à l’école.
Elle le montre à ses amies :
- Regardez ! C’est à ma maman.
- Tu en as de la chance, dit Juliette.
- Ma maman à moi,
elle a le même, remarque Lou,
mais je n’ai pas le droit d’y toucher.


Pâquerette entraîne ses copines
vers la cabane :
- Venez ! On va l’essayer !

Et Marie sourit, l’air coquin :
- Comme dit ma maman à moi,
on va se refaire une beauté.
- Une super beauté, approuve Lou,
mieux qu’à la télé.


Des garçons les rejoignent :
Bastien et Edgar-la-bagarre,
Arthur et Mathieu-l’amoureux.
- Attendez-nous ! Attendez-nous !

Ils gesticulent, ils rient comme des fous
et poussent des cris d’indiens.
Saperlipompon ! Que font-ils donc ?


Soudain, la maîtresse les voit tous
revenir en courant.
Et elle s’écrie, affolée :
- Ah, là, là ! Que s’est-il passé ?
Ils saignent… Ils sont blessés.
Il faut appeler le SAMU et les pompiers !


Pâquerette secoue la tête :
- Mais non, maîtresse !
On n’est pas blessés.
On s’est juste refait une beauté
avec le rouge à lèvres de ma maman.
- Une super beauté, précise Lou.
Et Juliette en a même sur les lunettes.


Les quatre garçons se mettent
à danser comme des indiens.
Et Edgar-la-bagarre explique, très fier :
- Nous, on s’est refait une beauté
de peintures de guerre.
- Moi aussi. You-ouh ! You-ouh !
dit Juliette qui crie
en tapotant sur sa bouche.


Pauvre maîtresse !
Elle a eu tellement peur
qu’elle est blanche comme un navet.
- Maintenant, dit-elle,
je vais vous démaquiller.
- Oh non, supplie Pâquerette.
Pas tout de suite.
S’il te plaît, maîtresse !


La maîtresse sourit :
- Bon, d’accord !
- Et si on faisait un défilé de mode
comme à la télé ?
propose Pâquerette-la-coquette.
- Un défilé, tous la queue leu leu,
ajoute Mathieu-l’amoureux.
- Bonne idée ! s’écrie Marie-qui-rit.


Aussitôt dit, aussitôt fait !
Ils se dandinent ou ils dansent
comme des indiens.
Et la maîtresse soupire :
- Hum, j’ai peur que ça leur donne
de drôles d’idées. Demain,
ils vont tous vouloir se maquiller.







QUENTIN FAIT DU BOUDIN


Ann Rocard



Quand il veut, Quentin sourit ou bien il rit aux éclats.
Quand il veut, il raconte de drôles d’histoires.
Quand il veut, il est tout content...
mais il ne veut pas souvent.


Ce matin, Romain lui propose :
— Tu viens jouer avec nous dans la cabane ?
— Non, dit Quentin. On va jouer au foot.
— Tant pis pour toi ! Nous, on y va.
— Ce n’est pas juste, dit Quentin
qui boude dans son coin, car il voudrait tout commander.
Ce n’est pas juste. On ne m’écoute jamais.


Quentin grogne et reste tout seul.
— Il est malade ? demande Manon.
— Mais non, dit Hugo. Comme d’habitude,
Quentin fait du boubou, Quentin fait du boudin.

Et la petite Marie éclate de rire.


C’est vrai : il n’est pas souvent content.
Pour un oui, pour un non, il croise les bras,
il tourne le dos, il serre les lèvres très fort
et il plisse les yeux.
Même quand la maîtresse essaie de le consoler :
— Quentin, les autres t’aiment bien, tu sais.

La maîtresse réfléchit : comment l’aider ?
Elle a déjà tout essayé... et ça ne marche jamais.
Elle l’interroge gentiment :
— Dis-moi ce qui ne va pas.
— Rien, ronchonne le petit garçon.

Quand on ne fait pas ce qu’il décide,
il croit toujours qu’on ne l’aime pas.


La maîtresse a une bonne idée.
Elle découpe des bonshommes en carton,
un pour chaque enfant et un pour elle.
Puis elle les distribue en disant :
— Chacun va se dessiner,
d’un côté une tête-qui-sourit
et de l’autre une tête-qui-boude.
Pour quoi faire ? Mystère !


Les enfants dessinent les deux visages.
Ils colorient leurs portraits et écrivent leurs prénoms.
Quentin est intrigué :
— À quoi ça va servir ?
— Mystère et boule de gomme !
dit la maîtresse avec un clin d’œil.

La maîtresse suspend ensuite
les bonshommes sur le mur :
on voit les têtes-qui-sourient.
— Qu’est-ce que c’est ? demande Marie.
— Des bonshommes magiques, répond la maîtresse.
Si on fait un petit effort, ça marche à tous les coups.

Et elle explique en mimant :
— Quand on n’est pas content, zip...
on retourne le bonhomme magique,
en prononçant une formule.
Boudi boudin ! Passe ton chemin !
Et zip ! c’est le bonhomme qui boude. Pas nous !

Alors tous les enfants de la classe répètent :
— Si on fait un petit effort,
ça marche à tous les coups.
Boudi boudin ! Passe ton chemin !

Et Quentin se met à rire
Ha ha ha ! Hi hi hi ! aussi fort que la petite Marie.







JULIETTE, DRÔLES DE LUNETTES


Ann Rocard



Juliette est une petite fille timide.
Ce matin, elle arrive à l’école
avec des lunettes toutes neuves.
De belles lunettes,
rondes et rouges comme des cerises !
Il y a même du papier collé sur un des verres.

Romain-le-coquin la montre du doigt :
_ Ouh ! Ouh ! Juliette !
Elle a une drôle de tête.
On dirait une chouette !

Et tous les enfants s’écrient :
— On dirait une chouette !
Juliette se met à pleurer.
Puis elle s'enfuit au fond de la cour, en sanglotant/
Elle escalade la cabane
et elle reste debout, tout en haut, sans bouger.


La maîtresse et les enfants
rejoignent la petite fille.
Et la maîtresse demande :
— Que se passe-t-il, Juliette ?
Pourquoi pleures-tu ? Tu t’es fait mal ?
Tu n'arrives plus à descendre ?

Comme Juliette ne veut pas répondre,
Malo-qui-parle-trop grimpe sur la cabane
et il explique :
— Elle pleure à cause de ses lunettes.
On dirait une chouette.
C’est Romain qui l’a dit.

La maîtresse n’est pas contente,
mais pas contente du tout :
« Ça suffit !
On ne se moque pas des autres. Compris ?
— Compris ! font les enfants.

Elle aide Juliette à redescendre
et elle l'embrasse très fort, en disant :
— La récréation est terminée.

Car aujourd’hui, c’est la visite médicale.
Les enfants sont mesurés, pesés...
On écoute leurs poumons.
On regarde leurs dents.
On vérifie s’ils ont de bons yeux.
Mais pas de piqûre, c’est sûr !


Et la semaine suivante... Ça alors !
Romain-le-coquin arrive à l’école
en portant des lunettes vertes.
Flore a des lunettes à fleurs
et Arthur des lunettes à rayures !
Juliette n’en revient pas :
— Ça alors ! Ils ont copié sur moi.

Oh ! Voilà Malo-qui-parle-trop !
Il entre dans la cour, très fier :
— Moi aussi, j’en ai !
Moi, mon papa, il a presque les mêmes.
Moi, j’ai des lunettes de grand,
mais elles sont moins jolies
que celles de Juliette.

Alors la maîtresse invente une comptine
que tous les enfants répètent :
— C’est la fête ! C’est la fête !
C’est la fête des lunettes !
C’est la fête ! A qui mieux mieux,
nous savons cligner des yeux.
Nous ouvrons l’œil et le bon !
Chic et chouette ! Applaudissons !








HUGO DIT DES GROS MOTS


Ann Rocard



Hugo a trois grands frères
qui connaissent des tas de gros mots.
Des mots du tonnerre, des mots terribles…
Et Hugo les répète sans arrêt :
— Caca pouet pouet !

Il les crie même à tue-tête.


Quand la maîtresse demande :
— Où sont les cahiers ? »

Hugo répond :
— Les cacahiers sont aux cacabinets.

Et toute la classe éclate de rire :
— Ah, ah ! Oh, oh ! Bravo, Hugo !

Quelle calamité !


Quand la maîtresse montre
un oiseau noir et blanc, dans la cour :
— Qu’est-ce que c’est ? »

Hugo répond :
— Une pipie sur un pipiquet.

Et toute la classe éclate de rire :
— Ah, ah ! Oh, oh ! Bravo, Hugo !

Quelle calamité !


Même en coloriant un bateau,
Hugo chantonne :
— Pipi caca boudin, j’aime mon dessin.
Je suis le cacapipitaine Hugo !
Crotte de bique et cacahuète,
moi, j’ai des gros mots plein la tête.


La maîtresse en a assez.
Elle a tout essayé pour que Hugo
arrête de dire des gros mots.
En plus, c’est contagieux !
Les enfants de la classe font pareil :
— Crotte de bique et cacahuète,
on a des gros mots plein la tête !

Quelle calamité !


Alors la maîtresse annonce :
— Je vais parler comme Hugo.

Et elle commence à raconter
une histoire bizarre :
— Il était une fois un gagalagogo
qui karchipissait des krotokarsipos.
— On ne comprend rien,
ronchonne Malo-qui-parle-trop.

Marie-qui-rit lève le doigt :
— Le galago, c’est un singe.
Le gagalagogo, je ne le connais pas.

Et Hugo roule des yeux tout ronds :
— Ce ne sont pas de vrais gros mots.
— Bien sûr que si, dit la maîtresse.
Des gros mots très compliqués
de grandes personnes.

Et la maîtresse ajoute :
— Hugo, à ton tour ! Continue mon histoire.
Kokodac kokorikoko ?
Tout le monde t’écoute.

Mais Hugo ne dit plus un mot,
pas même un gros mot.

Enfin la maîtresse propose :
— Si on inventait de drôles de mots ?
De faux gros mots… D’accord ?
— D’accord ! s’écrie Marie-qui-rit.
— D’accord, dit Malo. C’est rigolo !
Et puis une vraie histoire,
une histoire pas trop bizarre.

Totoréador ! Popolochon et Garatribord !
Crotte de bique à ressort !
Les drôles de mots s’envolent
et se posent sur le tableau.

Hugo hoche la tête
et il finit par murmurer :
— Gagalagogo, c’est vraiment mon préféré !








NANI N'A PAS D'AMIS


Ann Rocard



Il y a une nouvelle dans la classe,
elle s’appelle Nani.
Et la maîtresse explique :
— Nani vient d’un autre pays, l’Inde.
C’est très loin d’ici.
Nani ne comprend pas le français,
mais elle l’apprendra vite.


Dans la cour, Marie-qui-rit propose :
— Nani, viens jouer avec nous !

Mais la petite fille secoue la tête
et fronce les sourcils. Elle ne veut rien faire.
— Tant pis, dit Marie. On va jouer sans toi.

Malo-qui-parle-trop lui sourit
et il agite les mains :
— Si tu veux, on peut parler comme les Indiens.
Moi, je connais tout ça par cœur.
Viens ! Je vais te montrer.

Nani secoue de nouveau la tête.
— Tant pis, dit Malo. Dommage, c’était rigolo.


Et quand Mathieu-l’amoureux
lui offre une fleur, Nani lui tourne le dos.
La petite Camille n’en croit pas ses yeux :
— Moi, j’aime bien les fleurs et les cadeaux.
Ça rend heureux !


La maîtresse est très ennuyée :
Nani ne veut rien faire.
Ni jouer au ballon avec Manon,
ni se déguiser avec Cerise,
ni écouter des chansons...
La petite fille ferme les yeux
et elle se bouche les oreilles.
— Pauvre Nani, soupire Juliette.
Nous, on veut être ses amis.


Le soir, la maîtresse a rencontré
la maman de Nani et d’autres parents.
Et le lendemain... quelle surprise !
Il y a des photos, des décorations
et des tissus sur les murs de la classe.
Et la maman de Nani a préparé
des gâteaux de son pays pour le goûter.

Le papa de Thibault a apporté
des dattes du Maroc,
la maman de Manon des letchies de Chine
et le papa de Marie du vrai lait de coco.


Maintenant Nani ouvre les yeux,
elle ne se bouche plus les oreilles.
Mais elle ne bouge pas.
Elle reste à côté de sa maman.
La maîtresse lève la main :
— Asseyez-vous tous près du mur
et regardez bien !
Les surprises ne sont pas terminées.

Elle place un CD dans le lecteur...
Personne ne connaît cette musique.
Personne ? Si, une petite fille aux cheveux très noirs.
Une petite fille qui regarde
danser sa maman, en souriant.

La maman de Nani lui fait signe.
La petite fille se lève
et la voilà qui danse, elle aussi.
Les enfants respirent à peine.
¬— Que c’est beau ! chuchote Malo.

Et Marie-qui-rit demande :
— Maîtresse, est-ce que Nani
nous apprendra à danser comme elle ?
— Sûrement, répond la maîtresse.
Mais ça prendra du temps.


Toute la classe applaudit les deux danseuses :
— Bravo ! Bravo !

Puis Nani distribue les gâteaux de son pays,
mais aussi les dattes avec Thibault,
les letchies avec Manon
et le lait de coco avec Marie.

Et tous les enfants ravis
répètent merci, merci,
dhanyavaad
comme Nani,
shokran comme Thibault,
xièxie comme Manon
et diëredië comme Marie-qui-rit.
C’est vraiment une super fête !






SIMON QUI DIT NON


Ann Rocard



À l’école comme à la maison, Simon dit toujours non.
Non par-ci ! Non par-là ! Non, non et non !
Pourtant Simon est un petit garçon très mignon.

Quand la maîtresse lui dit :
— Viens t’asseoir sur le banc
avec nous pour écouter l’histoire.
— Non ! grogne Simon, droit comme un bâton.

Peut-être ne connaît-il pas le mot oui ?


Si la maîtresse lui propose :
— Veux-tu faire un puzzle ?
— Non ! répond Simon.
— Ou un dessin comme Romain ?
— Non, non et non ! répète Simon.

Il ne connaît sûrement pas le mot oui.


Bien sûr que si !
— On va lancer des confettis
sur la tête de madame Rififi ?
s’amuse Héloïse en sautillant.
— Oh, oui ! dit Simon, ravi.
— Après, on jouera au foot,
décide Manon, la reine du ballon.
— Oh, oui ! approuve Simon.


Tous les jours, le papa de Simon s’arrache les cheveux.
C’est pour ça qu’il n’en a pas beaucoup.
Et il explique à la maîtresse :
— Je ne sais plus quoi faire…
Mon petit garçon dit toujours non.


Alors, ce matin, la maîtresse ordonne à Simon :
— Je t’interdis de t’asseoir pour écouter l’histoire.
Reste debout !

Simon ouvre de grands yeux, il ne comprend pas :
— Hein ? Quoi ?


Et un peu plus tard, la maîtresse lui dit :
— Je t’interdis de jouer et de dessiner.
Ne fais rien, comme d’habitude ! C’est parfait.

Simon n’en revient pas et il secoue la tête :
— Hein ? Quoi ?


Dans la classe, les enfants,
eux aussi, ne comprennent pas.
Personne ne dit un mot sauf Hugo qui chuchote :
— C’est grave… La maîtresse dit n’importe quoi.
Elle est devenue dingo. Dingui dingo les noix !

Simon n’est pas content.
Il met les poings sur les hanches :
— Je veux faire un puzzle !
— Et t’asseoir avec nous ?
demande la maîtresse en souriant.

Pour la première fois de l’année,
le petit garçon répond :
— Oui, oui et OUI !

Ouf ! Hugo est rassuré :
la maîtresse n’est pas malade.
Mais Héloïse est un peu déçue :
— Si Simon fait tout le contraire
maintenant, c’est embêtant.
Il ne lancera plus de confettis
sur la tête de madame Rififi.
— Bien sûr que si ! dit le petit garçon.
Presque autant qu’avant.






LOU A DES POUX


Ann Rocard



Lou a de très jolis cheveux.
Elle aime bien quand sa maman
lui met de petites barrettes sur la tête.
Et Mathieu-l’amoureux la montre du doigt :
— Oh ! Qu’elle est belle !


Ce matin, la petite fille n’arrête pas de se gratter.
— Oh, oh ! s’inquiète la maîtresse.

Elle prend sa loupe et regarde les cheveux de Lou.
— Oh, oh... Qu’est-ce que c’est ?

Aïe, aïe, aïe... des poux !
Chaque année, ça recommence !
La maîtresse est très ennuyée
et les enfants se moquent de Lou :
— Ouh, ouh ! Elle a des poux.
Y a un zoo sur sa tête !
Les poux font des pirouettes !

La maîtresse se fâche :
— Qu’est-ce que je vous ai déjà dit ?
— On ne se moque pas des autres,
dit Camille, qui est très gentille.

Alors, la maîtresse prépare
une affiche pour les parents et les nounous :
"LES POUX SONT DE RETOUR !"


À l’école, le lendemain,
Hugo se gratte comme un fou
en disant d’affreux gros mots :
— Cacatastrophe de cochonnerie de saleté de poux !
C’est pi-pire que des pu-puces !
— Pi-pire que des pu-puces,
applaudit Romain-le-coquin.

Et Malo-qui-parle-trop raconte en se grattant :
— Moi, mon papa, il a dit qu’il faut raser la tête
de tous les enfants et même la tête de la maîtresse.
Zip zip : la boule à zéro !
— Ce n'est pas rigolo ! s’écrie Lou.

Les poux sont de retour !
Les poux font des pirouettes sur toutes les têtes.
Gratte par-là ! Gratte par-ci !
Tous les enfants de l’école en ont attrapé...
sauf Marie-qui-rit. Incroyable !

Pas une bestiole ni une lente
sur la tête de la petite fille !

La maîtresse n’en revient pas
et elle interroge le papa de Marie :
— Sapristi ! Comment faites-vous ?
— C’est un secret, dit-il avec un clin d’œil.

Il suffit de verser trois gouttes d’eau de lavande
sur le peigne ou la brosse à cheveux avant de se coiffer.
Ça empêche les poux de s’approcher.
Mais s’ils sont déjà là,
c’est difficile de s’en débarrasser. Quelle calamité !

La petite Marie se met à rire
et Lou grimace en se grattant comme un vrai singe :
— Gare aux poux ! On va leur tordre le cou !

Et tous les enfants répètent :
— On va leur tordre le cou ! Yaouh !



*****************************


Date de création : 03/01/2021 : 21:16
Dernière modification : 29/01/2025 : 18:34
Catégorie : Théâtre et narration
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