RESPECTONS NOTRE ENVIRONNEMENT ! illustration (école Victor Hugo — Ste Suzanne, La Réunion)
ATTENTION POLLUTION !
Histoire écrite en 1990 pour le journal d’une école de Picardie, puis publiée en 2002 aux éditions Lito... et dont j’ai récupéré les droits quand le livre a été supprimé. C’est à ce moment-là que je l’ai transformée en pièce... et quelque temps plus tard en comédie musicale, Gérard Legoupil a alors mis en musique les paroles des chansons (vous pouvez lui commander passages musicaux, chansons et playback). ENVOYEZ-MOI VOS ILLUSTRATIONS !
Paru en 2002 aux éditions Lito. Le livre n'est plus disponible depuis longtempps ! Illustrations de David Scrima.
Texte narratif
ATTENTION, POLLUTION ! Ann Rocard
Non loin de Milleville vivait Pollution, une énorme bête à trois têtes qui sent horriblement mauvais. Quand les Millevillais l’apercevaient, ils s’enfuyaient avec une pince à linge sur le nez, en criant : « Attention, Pollution ! Attention ! »
L’énorme bête marchait à grands pas dans les rues de la ville. Sa première tête toussait : « Crachi crachou ! Gare à ceux qui se trouvent au-dessous ! »
Sa deuxième tête fumait un gros cigare et soufflait un épais brouillard : « Fumi fumée ! Gare à ceux qui vivent à côté ! »
Et sa troisième tête mâchonnait un chewing-gum dont les bulles éclataient bruyamment : « Eh, eh, eh ! Qui veut rester définitivement collé ? » Elle poussait aussi des cris et faisait beaucoup de bruit : « Eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh ! »
Les Millevillais tremblaient, mais ils ne savaient pas quoi faire.
Un jour, le maire, monsieur Bulletin, proposa : « Nous allons chasser Pollution. Qui vient avec moi ? »
Les Millevillais sifflotèrent, et le maire partit seul vers la montagne voisine, un filet à papillons sur l’épaule.
Il s’arrêta près d’une sombre crevasse et appela : « Pollution ! On ne veut plus de toi chez nous. — Ah, oui, monsieur le père ? s’amusa la bête. ¬— Je suis le maire, protesta monsieur Bulletin. — Vous n’avez pas d’enfants ? dit la bête. — Si, Omer, un petit garçon. — Maire et père ! J’avais raison ! gronda la bête.
Qu’ajouta monsieur Bulletin ? Personne ne le sut. Mais le lendemain, on le trouva couvert de chewing-gum, assis sur la statue du célèbre père Lustucru.
Pollution décida alors de passer à l’attaque. Elle sortit de sa crevasse et se dirige vers Milleville.
Elle traversa le square. Au passage, elle arracha quelques branches, déchira l’écorce des troncs et déterra les fleurs en ronchonnant : « Je déteste les plantes. Je ne supporte pas les buissons. Ça me donne des boutons. »
Le gardien du square lança un cri d’alarme : « Attention, Pollution ! » Et les Millevillais s’enfuirent avec une pince à linge sur le nez.
Sans les regarder, l’énorme bête traversa la rue principale en grondant comme le tonnerre : « Qui veut jouer avec moi ? » Aussitôt, les Millevillais se réfugièrent dans leurs maisons et se bouchèrent les oreilles avec du coton.
« Qui veut jouer au foot ? Je suis une championne ! — Peuh... dit un petit garçon. — Tu te moques de moi, Minus ? rugit la bête. — Je ne m’appelle pas Minus, mais Omer. — Omer, le fils du maire ? — Exactement ! » dit le petit garçon qui ajouta : « Tu ne m’as pas l’air si forte que ça ! — Moi, la reine du foot ? Nous allons rire ! gronda la bête. — Rira bien qui rira le dernier... » chuchota Omer.
La grosse bête shoota dans une poubelle qui fila plus haut que les toits. Une pluie de boîtes de conserve rebondit sur les gouttières. De vieux papiers s’envolèrent. Des épluchures de pommes de terre se posèrent même sur la lune. Et trois peaux de banane retombèrent sur les trois têtes de Pollution. « Trois fois : but ! se moqua le petit garçon. — Je vais te faire taire ! hurla la bête. — Il ne faut jamais vendre la peau de la banane avant de l’avoir mangée, s’amusa Omer. — Quelle peau ? Quelle banane ? » rugit la bête.
Avant qu’Omer ait pu répondre, Pollution posa les pattes sur les trois peaux qui venaient de tomber par terre : « Au secours ! Je glisse, je dérape... — Quelle championne de patin à glace ! » applaudit Omer, ravi.
Après une triple pirouette, Pollution atterrit sur le sol et ne bougea plus. « Sortez de vos cachettes ! cria le petit garçon. Le monstre s’est assommé ! »
Les Millevillais pointèrent le nez hors de chez eux et ils demandèrent : « Qu’allons-nous faire de cette bête puante ? — La transformer en saucisson ? proposa le boucher. — Elle sent trop mauvais ! — La recouvrir de béton ? suggéra le gardien du square. Elle ferait une superbe décoration. — Non ! dit Omer. Je vais dompter Pollution. »
Omer fit le tour de l’énorme bête. Il écrasa le cigare et le jeta à la poubelle avec les chewing-gums. Il tria les bouteilles et les bocaux, le plastique et le métal, les papiers et les cartons. Il plaça les épluchures et les peaux de banane dans le bac à compost. « Omer a raison ! s’écrièrent les Millevillais. Il va dompter Pollution. »
Le petit garçon alla ensuite chercher une montagne de brosses, de savons, de bouteilles de shampoing et de parfum... Et il se mit au travail en chantant : « Attention ! Attention ! Prends garde à Pollution ! Si tu ne peux pas la chasse, il te faudra la dompter sans filet à papillons ! Attention ! Oui, Attention ! »
Le bain moussant moussa, moussa. La brosse à ongles se dandina. Le sèche-cheveux souffla, souffla, et le peigne claqua des dents.
Enfin, le petit garçon annonça : « Vous pouvez enlever vos pinces à linge et rentrer chez vous ! » Puis il remplit un vaporisateur d’eau de lavande et attendit.
Peu après, Pollution entrouvrit les yeux et bafouilla : « Où... Où suis-je ? — A MILLEVILLE ! cria Omer. — Chut... supplia la bête à voix basse. J’ai mal à mes trois têtes. — D’accord », dit Omer.
La bête renifla et pâlit : « Je ne reconnais plus mon odeur. Qui... Qui suis-je ? — Tu es Pollution, la pire des calamités, répondit le petit garçon. Et moi, Omer, je vais te dompter. — Me dompter ? rugit la bête en colère. — ATTENTION ! dit Omer. Si tu fais le moindre geste, je t’asperge d’eau de lavande. — De la lavande ? sursauta la bête. Pitié ! Que dois-je faire ? »
Alors Omer regarda Pollution droit dans les yeux et il ordonna : « Tu n’enfumeras plus l’atmosphère. Jure-le ! — O.K., je le jure... soupira la bête. — Tu ne détruiras plus la nature et tu rempliras les poubelles au lieu de les vider. — O.K., je le jure... — Tu ne nous casseras plus les oreilles avec tes bulles et tes cris. — O.K., je le jure... — Tu n’oublieras pas de te laver car tu sens vraiment trop mauvais. — O.K., je le jure... — Tu ne seras pas seulement la reine du foot, mais aussi la reine de la balayette. — O.K. ! O.K. ! »
L’énorme bête s’éloigna, têtes basses. Elle jeta trois coups d’œil en arrière ; Omer la menaçait gentiment avec son vaporisateur d’eau de lavande. Elle haussa les épaules, puis attrapa un balai-brosse et un aspirateur en grimaçant : « Moi, la reine de la balayette ? Ah, ah ! Pourquoi pas ! »
Et elle nettoya si bien les rues de la ville qu’on lui donna un nouveau nom : Solution. Quant à monsieur Bulletin, très fier, il félicita le petit Omer : « Bravo, fiston ! C’est toi le vrai champion ! »
Texte théâtral Comédie musicale téléchargeable (cliquer sur ce qui est écrit en bleu). Musiques de Gérard Legoupil.
"Attention, Pollution" (sans les chansons), par les CP-CE1-CE2 de l'école Jeanne d'Arc d'Evaux-les-Bains (Creuse)
Attention, Pollution ! (maternelle, CP, CE, CM): www.leproscenium.com Synopsis :Pollution est une énorme bête à trois têtes ; Omer, le fils du maire, parviendra-t-il à la dompter ? Une métaphore de la pollution pour aborder un sujet d’actualité. (création 2006) Musique de Gérard Legoupil.
"Attention, Pollution" (sans les chansons), par les CP-CE1-CE2 de l'école Jeanne d'Arc d'Evaux-les-Bains (Creuse)
Une école canadienne témoigne !
Le tri sélectif à l'école de St-Elie d'Orford (Québec - Canada)
Date de création : 08/01/2014 : 13:36
Dernière modification : 06/03/2016 : 09:57
Catégorie : Théâtre et narration
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