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Contes traditionnels (faciles) : Cendrillon

CENDRILLON

raconté par Ann Rocard



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Il était une fois un veuf qui avait une fille belle, douce et bonne.
Il se remaria avec une femme qui, elle, avait deux filles fort désagréables.

Après la noce, la belle-mère se montra sous son vrai jour.
Elle ordonna à sa belle-fille :
« Tu laveras la vaisselle, tu nettoieras la maison !
Tu coucheras dans le grenier sur une paillasse ! »

La pauvre fille obéissait, n'osant pas se plaindre à son père qui l'aurait grondée.
Quand elle avait fini son travail, elle s'asseyait dans les cendres, au coin de la cheminée.
C'est pourquoi, on la surnommait "Cucendron" ou "Cendrillon".

Un jour, le fils du roi donna un bal.
Les méchantes sœurs furent invitées.
« Moi, décida l'aînée, je mettrai mon habit de velours rouge.
— Moi, dit la cadette, je mettrai mon manteau à fleurs d'or et ma barrière de diamants. »

Cendrillon repassait tristement le linge de ses soeurs.
« Et toi, Cendrillon, aimerais-tu aller au bal ?
interrogea la cadette.
— Hélas, vous vous moquez de moi.
— Une Cucendron au palais ! s'écria l'aînée.
Quelle idée ! »

Enfin, les deux sœurs s'en allèrent au bal et Cendrillon se mit à pleurer.
Sa marraine qui était fée, apparut alors.
« Tu voudrais aller au bal, n'est-ce pas ? demanda-t-elle.
— Oui, soupira Cendrillon. Mais c'est impossible.
— Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille », dit la fée d'une voix douce.

Cendrillon obéit sans dire un mot.
La fée creusa la citrouille.
N'ayant laissé que l'écorce, elle la frappa de sa baguette...
et la citrouille se changea en un beau carrosse doré.

Ensuite, la marraine alla regarder dans la souricière où elle trouva six souris toutes en vie.
Cendrillon leva la trappe de la souricière.
La fée toucha chaque souris du bout de sa baguette, la transformant en un beau cheval.
« Voici six chevaux, dit la fée.
Il me faut maintenant un rat ; j'en ferai un cocher. »

Aussitôt dit, aussitôt fait :
un rat bien dodu devint un gros cocher moustachu.
« Va dans le jardin, ajouta la fée.
Tu trouveras six lézards derrière l'arrosoir. »

Cendrillon ne les eut pas plutôt apportés
que la marraine les changea en six laquais aux habits multicolores.
« Voilà de quoi aller au bal ! s'écria la fée.
Es-tu heureuse ?
— Regarde mes vilains habits », murmura Cendrillon.

Un coup de baguette et les habits de Cendrillon furent changés en vêtements d'or et d'argent.

La fée donna à sa filleule une paire de pantoufles de vair, en disant :
« Attention ! À minuit, le carrosse redeviendra une citrouille ; les chevaux, des souris ;
les laquais, des lézards ; tes vêtements, de vieux habits.
— Je sortirai du bal avant minuit », promit Cendrillon.

Au palais, le fils du roi l'accueillit et l'emmena danser.
Dans la salle, tous les invités chuchotaient :
« Qu'elle est belle ! »
Le roi lui-même n'avait jamais vu de si belle princesse.

Quand Cendrillon entendit sonner onze heures trois quarts, elle s'en alla le plus vite qu'elle put.
De retour chez elle, elle remercia sa marraine,
la suppliant de la laisser retourner au bal le soir suivant.

Peu après, les deux sœurs revinrent du palais,
elles racontèrent leur merveilleuse soirée,
sans se douter que Cendrillon était justement la princesse dont elles parlaient.


Le lendemain soir, les deux sœurs retournèrent au bal.
Cendrillon aussi, encore mieux vêtue que la veille.
De nouveau, le fils du roi ne la quitta pas.

Quand le premier coup de minuit retentit,
Cendrillon s'enfuit.
Le prince la suivit... il ne put la rattraper,
mais il ramassa l'une des pantoufles de vair
que la jeune fille avait perdu dans sa fuite.

Cendrillon arriva chez elle, essoufflée, sans carrosse,
sans laquais, mal vêtue.
Il ne lui restait qu'une des deux pantoufles.
Tout le reste avait disparu.

Quelques jours plus tard,
le fils du roi fit annoncer qu'il épouserait celle
dont le pied serait bien juste à la pantoufle.

On commença à l'essayer aux princesses, puis aux duchesses,
et à toute la cour, mais inutilement.

On la porta chez les deux sœurs qui firent tout leur possible
pour faire entrer leur pied dans la pantoufle de vair, mais sans résultat.
« J'aimerais l'essayer, moi aussi », dit Cendrillon.

Malgré les moqueries des deux sœurs, on fit asseoir Cendrillon.
Son pied entra sans peine dans la pantoufle.
L'étonnement des deux sœurs fut grand, mais plus grand encore
quand Cendrillon tira de sa poche l'autre petite pantoufle qu'elle mit à son pied.

La marraine entra alors dans la pièce.
Elle donna un coup de sa baguette sur les habits de Cendrillon
qui devinrent plus magnifiques que les précédents.
« C'était donc toi, la princesse ! » sursautèrent les deux sœurs
en s'agenouillant devant Cendrillon pour lui demander pardon.

Cendrillon les releva et les embrassa.
Puis elle se rendit chez le prince.
Il la trouva plus belle que jamais, et peu de jours après, il l'épousa.

Cendrillon, qui était aussi bonne que belle,
fit loger ses deux sœurs au palais et les maria à deux grands seigneurs de la cour.

Et Cendrillon vécut heureuse avec le prince jusqu’à la fin de ses jours.